Introduction : Elle refuse des clients
Devoir refuser des clients. Le rêve de tous les indépendants, non ? Eh bien, c'est ce que vit Marjorie Mateu au quotidien. Thérapeute de couple exemplaire, Marjorie a su se réinventer et transformer sa carrière avec brio. Dans ce nouvel épisode de mon podcast "Les Clés du Succès", j'ai eu l'honneur de l'interviewer. Son parcours inspirant, marqué par une reconversion professionnelle réussie et des stratégies efficaces pour développer sa clientèle, est une véritable source d'inspiration. Marjorie partage avec nous ses conseils précieux pour vous aider à trouver les clés de votre propre succès.
1. Un changement de carrière motivé par des valeurs humaines fortes
L'histoire de Marjorie Mateu est un exemple fascinant de reconversion professionnelle réussie. Après une carrière dans les ressources humaines, elle a ressenti un profond décalage entre ses valeurs personnelles et professionnelles, ce qui l'a poussée à changer de trajectoire. "Il y avait donc un décalage entre mes valeurs professionnelles et mes valeurs humaines, et ce que je pouvais faire dans mon métier", explique-t-elle. Cette prise de conscience l'a menée à la thérapie de couple, un domaine où elle pouvait véritablement aligner ses actions avec ses convictions.
2. Se former seule : Un défi relevé avec brio
Se lancer dans une nouvelle carrière n'est jamais facile, et Marjorie l'a fait de manière autodidacte, tout en jonglant avec ses responsabilités familiales. "J'ai pris le temps de me former à la thérapie de couple seule ; ça a été un vrai challenge, car je me suis formée toute seule à distance durant près de 2 ans", raconte-t-elle. Cette détermination et cette persévérance sont des qualités indispensables pour tout entrepreneur en devenir.
3. L'importance de l'alignement personnel pour réussir
Pour Marjorie, le succès ne se mesure pas uniquement en termes financiers, mais en termes d'alignement personnel. "Le succès, c'est être aligné avec ce qu'on fait, être en accord avec ce qu'on fait, être épanoui dans ce qu'on fait", confie-t-elle. Cette philosophie est cruciale pour quiconque souhaite bâtir une carrière durable et satisfaisante.
Développer une clientèle fidèle est un défi que tout professionnel doit relever. Marjorie Mateu partage ses stratégies pour attirer et fidéliser des clients.
Étape 1 : Lancer son site internet, les bases d'une bonne communication
Un site internet bien conçu est souvent la pierre angulaire des stratégies de communication. "J'ai commencé à lancer mon site internet, c'était assez facile de faire toute la partie communication parce que parfois certaines personnes ne sont pas amenées à ça", explique Marjorie. Elle a utilisé ses compétences en marketing pour créer un site efficace qui a attiré ses premiers clients.
Étape 2 : Le référencement et les avis Google, des outils indispensables
Le référencement et les avis clients sont des éléments cruciaux pour gagner en visibilité et en crédibilité. "J'ai réussi à obtenir certains avis Google qui rassurent mes nouveaux patients", dit-elle. Bien que certains patients hésitent à laisser des avis en raison de la confidentialité, ceux qui le font contribuent grandement à la crédibilité de Marjorie.
Étape 3 : Utiliser les réseaux sociaux de manière stratégique
Les réseaux sociaux peuvent être des outils puissants, mais ils ne sont pas une solution miracle. "Il faut y être parce que ça peut rassurer les patients, mais ce n'est pas là où on peut avoir des patients en tout cas", observe Marjorie. Elle utilise les réseaux sociaux principalement comme une vitrine, mais ne compte pas sur eux pour attirer directement des clients.
L'équilibre entre vie personnelle et professionnelle est essentiel pour être pleinement disponible pour ses clients.
1. Savoir dire non : Une clé pour préserver son énergie
Apprendre à dire non est crucial pour maintenir une qualité de service optimale. "Il est important parfois de se mettre des créneaux off, où je n'ai personne pendant une journée", souligne Marjorie. Cela permet de se ressourcer et d'être pleinement disponible pour ses patients.
2. Gérer les périodes de stress et de surcharge
Marjorie partage ses astuces pour gérer les périodes de stress et de surcharge sans compromettre la qualité de ses consultations. "Il faut être capable de se dire : là, je ne suis pas en état de recevoir des patients, ce ne serait pas sain pour moi et également pour eux", dit-elle.
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IV- Le succès selon Marjorie Mateu : Une question d'alignement et de persévérance
Pour Marjorie, le succès est une question d'alignement personnel et de persévérance. "Le succès, c'est être aligné avec ce qu'on fait, être en accord avec ce qu'on fait, être épanoui dans ce qu'on fait", répète-t-elle. Cette vision du succès est enrichissante et durable.
1. Définir son propre succès
Marjorie nous donne sa définition du succès, basée sur l'alignement avec ses valeurs et sa mission. "Aujourd'hui, le succès, c'est de me sentir utile, de faire un métier qui prend du temps et de l'énergie mais que j'aime", confie-t-elle.
2. La persévérance : Une qualité indispensable
Apprenez pourquoi la persévérance est une qualité essentielle pour réussir, selon Marjorie. "Pour moi, aujourd'hui, c'est une réussite de ne jamais lâcher en fait", dit-elle.
Conclusion :
En appliquant les conseils de Marjorie Mateu, vous pouvez, vous aussi, développer votre visibilité, votre clientèle et votre chiffre d'affaires. N'oubliez pas de rester aligné avec vos valeurs et de persévérer, même face aux défis.
Je vous invite à écouter l'épisode complet du podcast pour découvrir tous les conseils de Marjorie Mateu et à vous abonner pour ne pas manquer les prochains épisodes de "Les Clés du Succès".
Maurine BEILLARD
Entrepreneure multi-passionnée. Spécialiste en communication et marketing depuis 12 ans, passionnée par le développement personnel, l'entrepreneuriat et le business digital. J'aide les indépendants à développer leur visibilité, leur clientèle et leur chiffre d'affaires.
Où retrouvez Marjorie Mateu ?
Maurine Beillard : Bienvenue dans Les Clés du Succès, le podcast des indépendants. Je suis Maurine Beillard, spécialiste en communication et marketing depuis 2012, passionnée par le développement personnel, l'entrepreneuriat et le business digital. Chaque mardi, je partage avec vous des témoignages inspirants de professionnels qui ont réussi et des stratégies concrètes pour vous guider dans cet incroyable voyage vers le succès. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Les Clés du Succès.
Dans ce nouvel épisode, on va accueillir mon invitée du jour, Marjorie Mateu, qui est thérapeute de couple et qui a atteint aujourd'hui les clés de son succès. Elle va vous partager son parcours et la façon dont elle a développé sa clientèle au point aujourd'hui de devoir refuser des clients. Bonjour Marjorie, merci d'avoir accepté cette interview aujourd'hui.
Marjorie Mateu : Bonjour.
Maurine Beillard : Est-ce que vous pouvez commencer par simplement nous présenter qui vous êtes ? Vous êtes spécialisée dans les relations de couple depuis 7 ans. Est-ce que vous pouvez nous partager un peu votre parcours ?
Marjorie Mateu : J'ai fait une école de commerce et ensuite j'ai travaillé longtemps dans les ressources humaines, notamment dans les grands groupes agroalimentaires et autres où je m'occupais du recrutement, de la formation, et du parcours de vie. Après, je n'étais plus tout à fait en phase avec les entreprises, notamment avec la stratégie des entreprises et avec ce côté où on a l'impression que tout est beau, mais à l'intérieur ce n'est pas la réalité. Il y avait donc un décalage entre mes valeurs professionnelles et mes valeurs humaines, et ce que je pouvais faire dans mon métier. J'ai donc pris le temps, car j'ai une vie de famille, j'ai 3 enfants. J'ai pris le temps d'avoir 3 enfants et de réfléchir à ce que j'avais envie de faire. J'avais envie de rester orientée vers l'humain, mais plus dans les mêmes conditions. Je me suis donc formée à la thérapie de couple seule ; ça a été un vrai challenge, car je me suis formée toute seule à distance durant près de 2 ans, avec beaucoup de lectures en plus, beaucoup de formations en ligne. J'ai dû m'ouvrir, écouter beaucoup de choses, lire beaucoup de choses pour avoir ma propre approche de la thérapie de couple.
Il y a 7 ans, je me suis lancée. Le Covid est venu un peu ralentir l'activité, mais depuis 2 à 3 ans, je suis amenée à parfois bloquer mes créneaux parce que j'ai trop de patients. C'est ce que tous les thérapeutes veulent vivre comme situation, finalement. Ce sont des métiers qui demandent une telle énergie qu'il est important parfois de se mettre des créneaux off, où je n'ai personne pendant une journée. Mes patients ont besoin de la même attention chacun et quand j'enchaîne parfois 5 à 6 rendez-vous à la suite, d'une heure à une heure et quart de séance, il y a une telle énergie humaine et beaucoup de douleurs à accueillir que si je ne me préserve pas, je ne pourrais pas accueillir mes patients de la bonne manière.
Maurine Beillard : Hmm, très intéressant comme notion, le fait d'être pleinement disponible pour écouter.
Marjorie Mateu : Tout à fait. Il peut y avoir parfois une course à prendre des patients, mais c'est contre-productif si on n'est pas bon. Nous, en tant que thérapeutes, nous pouvons aussi avoir des problématiques personnelles, une vie avec des soucis, des enfants à gérer, des décès parfois dans nos proches. Il faut être capable de se dire : là, je ne suis pas en état de recevoir des patients, ce ne serait pas sain pour moi et également pour eux. Pour toute l'image qu'on peut transmettre aux patients, si vous n'êtes pas complètement disponible à 100% pour les accueillir, il vaut mieux mettre de la distance et dire : aujourd'hui, je suis dans l'incapacité. Ils l'entendent très bien. Ça ne m'est jamais vraiment arrivé, car j'arrive à sentir qu'il me faut du temps pour me mettre un peu à l'écart, une journée ou deux.Maurine Beillard : Alors j'ai j'ai envie de vous demander, est-ce que vous êtes spécialisée directement sur la thérapie de couple ? Mais avant de poser cette question, je vais d'abord vous demander : quelle est votre définition du succès ? C'est très important. J'adore poser cette question à mes invités parce qu'en fait, le succès, ça veut pas forcément dire être multimilliardaire et être ultra connu, comme ce qu'on peut se dire parfois au premier abord. Chacun a sa définition du succès. J'aimerais connaître la vôtre Marjorie, s'il vous plaît.
Marjorie Mateu : Moi, je dirais que le succès, c'est comment dire, être aligné avec ce qu'on fait, être en accord avec ce qu'on fait, être épanoui dans ce qu'on fait. Alors évidemment, il y a cette notion d'avoir de plus en plus de patients, ce qui fait qu'on a un retour et ça nous nourrit aussi. C'est ça qui nous nourrit de pouvoir accueillir l'autre. Il y a un côté, alors pas sauveur parce qu'il faut pas être dans ce rôle-là, mais un côté de se sentir utile. Et aujourd'hui, le succès, c'est de me sentir utile, de faire un métier qui prend du temps et de l'énergie mais que j'aime.
Et voilà, c'est ça le succès. Et c'est vrai qu'avoir un compte en banque bien fourni, si on n'est pas aligné, si on n'est pas heureux... je peux le voir parfois dans mes patients, des gens qui ont des hauts niveaux avec des énormes jobs mais qui sont en recherche de qui ils sont. Voilà donc pour moi, le succès, c'est être aligné avec ce qu'on fait tout le temps et ça, on peut pas l'enlever. Pouvoir gagner sa vie confortablement, parce qu'aujourd'hui, c'est vrai que ça fonctionne assez bien. Voilà donc le succès, c'est pas le compte en banque, c'est à mon avis plutôt l'alignement qu'on peut avoir et comment on se sent avec ça.
C'est aussi un succès individuel, c'est-à-dire que le fait de me former seule, d'aller chercher seule, c'est aussi un succès personnel de se dire "bah j'ai réussi". J'ai avec trois enfants géré les formations, etc. Et puis aussi le premier rendez-vous, se lancer quand on n'a pas été coaché, voilà. Pour moi, aujourd'hui, c'est une réussite de ne jamais lâcher en fait. Voilà de pas lâcher un objectif, on y va. Après, il faut se mettre des objectifs qui soient atteignables parce que sinon, si on les atteint pas, il y a une frustration. Mais voilà, c'est plutôt dans cet état d'esprit là.
Effectivement, il y a cette notion de réalité matérielle. C'est sûr que si on est dans l'urgence, si on vit pas confortablement, si on est en stress de savoir si on va payer son loyer ou nourrir ses enfants, c'est sûr qu'on n'est pas dans les meilleures dispositions pour accompagner ses clients. Donc, voilà, ça n'empêche pas qu'il y a besoin d'une réalité matérielle. Mais pour autant, le fait d'être particulièrement aligné avec ses valeurs, c'est un succès en soi. Cette persévérance, ça répond aussi à la définition du succès.
Maurine Beillard : Et donc, sur ce parcours autodidacte du coup que vous avez eu, donc félicitations déjà pour votre parcours. Comment ça s'est passé pour vous en terme de développement de ce parcours justement ? Comment vous vous êtes lancée ? Est-ce que vous étiez spécialisée dès le départ ? Est-ce que vous vous êtes spécialisée en cours de route ?
Marjorie Mateu : Dès le départ, sur toutes mes formations, il y a une grande partie effectivement sur la psychologie pure de l'individu, mais à 80% après, ce n'est que le couple, que la relation à l'autre. Parce que c'est un métier qui est quand-même spécifique. C'est-à-dire que le couple, c'est deux individualités à comprendre et deux individualités à imbriquer et ça, ça n'a rien à voir avec la psychologie classique. Marjorie Mateu : Donc il faut comprendre chacun et voir ce qui s'est joué dans le couple, pourquoi on fait couple, quels étaient nos objectifs de couple, quels sont nos besoins, quelles sont nos attentes. Et ça, c'est très spécifique. J'ai des patients parfois qui m'ont dit : "On a été voir un psy, ça n'a rien donné." Non, parce que moi je ne serais pas capable de faire le travail de psy, enfin à certains niveaux ce n'est pas mon métier. Je suis véritablement orientée sur le couple.
Maurine Beillard : Et donc comment ça s'est passé pour vous, le lancement d'activité ? J'ai entendu 2 ans de formation en autodidacte, avec différentes formations, des livres, des formations en ligne. À quel moment vous avez senti que vous étiez prête et comment ça s'est passé pour vous lancer ?
Marjorie Mateu : Hum, alors je viens d'une formation d'école de commerce avec un marketing communication. Donc j'ai commencé à lancer mon site internet, c'était assez facile de faire toute la partie communication parce que parfois certaines personnes ne sont pas amenées à ça. Moi, je suis très créative donc ça n'a pas du tout été un sujet de lancer l'activité. Par contre, j'ai cumulé les formations, des formations d'une heure, parce que j'avais peur de me lancer. Et à un moment donné, mon mari m'a dit : "C'est bon, t'es hyper formée, faut se jeter en grand là." Voilà, mais il y avait quand même une peur d'échouer. Je me suis retrouvée au pied du mur, parce que c'est vrai que j'ai passé 2 ans de formation, mais j'étais toujours à lire des livres, à analyser et j'ai créé aussi beaucoup d'outils. C'est-à-dire que la thérapie de couple que je fais, il y a des outils et un questionnaire que j'envoie, il y a des outils concrets, des grilles d'évaluation. Ça m'a demandé aussi un travail de fond mais qui est rassurant aussi pour les patients. Parce que parfois, on va avoir des problématiques de personnes qui se demandent : "Est-ce que je suis dépendante affective ?" J'ai des grilles de lecture, j'ai des analyses donc c'est quand même assez concret et ça aussi va les rassurer. Une fois que j'ai eu les formations et les outils, il fallait que j'y aille.
Maurine Beillard : Et alors, premier client, premier patient, comment vous les avez trouvés ?
Marjorie Mateu : Sur internet, le fait de créer mon site internet. Alors c'est ça, ça a été un peu plus long, c'est-à-dire que le référencement est long. On va dire que les deux premières années, c'est difficile d'avoir des patients, et puis après, ça décolle d'un coup. Je me suis aussi fait aider par une société pour le référencement où on va nous mettre les mots-clés, les avis Google. Alors ça, c'est difficile parce que j'ai beaucoup de patients qui me disent : "On adorerait mettre un avis Google mais notre nom va aMarjorie Mateu : Parfois, on n'a pas envie parce qu'on est dans l'intime. Donc j'ai réussi à obtenir certains avis Google qui rassurent mes nouveaux patients, mais on sent que beaucoup me disent : "Mon nom est écrit sur Google, donc je n'ai pas envie qu'on sache que mon couple va mal, je n'ai pas envie qu'on sache que j'ai des difficultés." Et vraiment au fil du temps, l'aide à une société pour le référencement, après tout ce qui va être Instagram, tout ce qui va être... C'est une vitrine mais ce n'est pas véritablement ça à mon sens qui a amené des patients. Il faut y être parce que ça peut rassurer les patients, mais ce n'est pas là où on peut avoir des patients en tout cas. Patience, mais si on n'a pas une stratégie de communication véritablement axée sur ces réseaux...
Maurine Beillard : Je vous rejoins parfaitement. Il y a un mythe autour des réseaux sociaux où on se dit : "Parce que je crée une page Facebook ou un compte Instagram et que je publie une fois de temps en temps, je vais avoir des gens qui vont venir toquer à ma porte et me dire bonjour, comment on fait pour acheter chez vous ?" Mais ça, effectivement, ça n'arrive pas. Est-ce qu'il est possible de trouver des clients avec les réseaux sociaux ? Oui, c'est le cas de certains de mes clients et c'est vraiment la stratégie qu'ils ont mise en place. Par contre, c'est loin d'être gratuit, contrairement à ce qu'on pense, dans le sens où ça demande énormément d'efforts, de la création de contenu qui est loin d'être hasardeuse et de la mise en place d'actions qui sont vraiment spécifiques. Ce n'est pas juste la création de contenu.
Marjorie Mateu : Non, et puis même la création, ça met du temps. Quand on voit un produit, nous, quand on va sur Instagram, moi, quand je vois un produit intéressant, je peux être attirée par le produit mais c'est concret. Dans les relations humaines, c'est quand même difficile, ce n'est pas palpable. On peut s'épuiser au départ à faire des posts, moi je fais des posts, mais qui sont mis après sur Google, donc là c'est pareil, c'est référencé. Mais sur Instagram, sur tous ces réseaux, on perd du temps, on s'épuise parce que des fois il faut passer 3-4 heures pour organiser tout ça, et à l'arrivée ça ne ramène pas de patients. Donc, voilà, j'ai vite senti que ce n'était pas du tout la bonne démarche.
Maurine Beillard : Très intéressant, oui. Calculer le coût-avantage, c'est-à-dire le nombre de temps, énergie, argent, compétence qui sont concentrés là-dessus pour le nombre de cas.
Marjorie Mateu : Tout à fait.
Maurine Beillard : Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu plus de vos offres ? Concrètement, comment ça se passe ? Est-ce que vous accompagnez les couples ou est-ce que vous accompagnez les individus, enfin, une seule personne dans le couple ?
Marjorie Mateu : Alors, j'accompagne les deux, mais toujours en relation à l'autre. C'est-à-dire que j'ai des patients qui sont en rupture ou qui se posent des questions sur leur couple et qui ont besoin de consulter seuls. On va essayer d'analyser les choses et souvent d'ailleurs le conjoint ou la conjointe intègre après la thérapie. En règle générale, j'ai des couples que je reçois ensemble la première fois pour comprendre ce qui ne va pas, faire connaissance, ça dure 1h-1h15. Ensuite, je les reçois individuellement au moins une fois parce que la parole individuelle, quand le partenaire n'est pas là, est complètement différente. On se livre différemment. Donc moi, ça me permet d'avoir une grille de lecture du couple vu par chacun, mais également une connaissance de l'individu dans ce qu'il est, c'est-à-dire quel est son modèle parental, quelles sont ses blessures et qu'est-ce qu'il remet dans le point commun du couple. Après, j'ai des patients qui me demandent à me revoir une ou deux fois individuellement avant de réintégrer le couple, mais en général une séance individuelle suffit pour ensuite continuer les séances en couple.
Maurine Beillard : D'accord. Est-ce que vous consultez à distance et en présentiel, ou que en présentiel, ou que à distance ?
Marjorie Mateu : Qu'en présentiel. Dans les thérapies, il y a tout un langage gestuel qu'on ne voit pas quand on est en visio. Il y a aussi quelque chose, c'est qu'ici c'est neutre, c'est un environnement extrêmement serein, très calme. Des couples à distance, une séance peut vite déraper. Il peut vite y avoir de l'agressivité, de la colère, il faut savoir la canaliser. J'ai des patients qui me disent : "Le sujet qu'on aborde là, avec vous, on aborde très bien. Chez nous, on se serait tapé dessus." Si je n'ai pas la mainmise de canaliser les choses, je peux me retrouver avec des patients qui vont être chez eux en dispute, ce qui n'est pas du tout l'intérêt. Et quand ils sont chez eux, ils sont plus à l'aise, alors qu'ici il y a une retenue et une analyse des choses qui, à mon sens, est importante. J'ai fait quelques séances en distanciel avec des gens handicapés, etc., qui ne pouvaient pas se déplacer, mais je ne m'y retrouve pas. On est dans l'humain et moi j'ai besoin, quand la personne pleure, de rassurer, d'avoir un contact physique dans une pièce. Sinon, ce n'est pas possible à mon sens. L'écran nous empêche cette vision humaine. J'aurais vraiment peur que la séance puisse m'échapper.
Maurine Beillard : Très intéressant. Alors, on a bien compris que vous aviez plusieurs semaines, voire mois d'attente pour consulter, mais est-ce que vous pouvez nous dire quand même, pour ceux qui nous écoutent, à quel endroit vous consultez, dans quelle ville ?
Marjorie Mateu : À la Garenne-Colombes, dans le 92.
Maurine Beillard : Super. Est-ce que vous avez des offres, Marjorie, ou est-ce que vous travaillez à la séance seulement et ce sont quelque part vos clients, vos patients qui créent leurs offres en fonction de l'avancée de leur...
Marjorie Mateu : Il n'y a pas d'offres, c'est-à-dire que je ne reviens jamais vers mes patients. Je conseille en terme de temporalité, je conseille aussi. "Ce serait bien qu'on se revoie dans 10 jours, dans 15 jours," mais je ne vais pas forcer parce que chaque patient est différent, chaque histoire est différente. Et ceux qui se jouent en séance, vous avez des personnes qui ont besoin d'une semaine pour digérer, d'autres 15 jours. Ce serait relativement réducteur de dire qu'on a tous besoin d'une temporalité, tous les lundis ou tous les mardis. Donc je les laisse revenir et ça permet aussi d'impliquer le patient. Il est motivé, il a envie, il revient. Il n'est pas motivé, j'aurais beau lui dire de prendre rendez-vous, la séance n'aura pas d'intérêt.
Maurine Beillard : Quel est le coût d'une séance ?
Marjorie Mateu : C'est 90 € quand je reçois le couple et 70 € individuellement.
Maurine Beillard : D'accord. Il y a vraiment un sujet là-dessus, de vendre à la séance ou pas. Moi, j'accompagne beaucoup de mes clients à créer ce qu'on appelle une offre signature, qui est une offre qui n'est pas figée. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas remettre de la souplesse avec des séances à côté, mais il y a une forme d'engagement de la part du praticien mais aussi de la part du client, du patient, qui vient dans un processus. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui permet de venir davantage prédire les revenus du praticien pour avoir une forme de stabilité. Plutôt que simplement à la séance, ce qui peut parfois malheureusement... Une fois qu'on est connu, qu'on a tout un système de communication récurrent qui permet d'avoir une clientèle récurrente, ça devient plus confortable. Mais au départ, au lancement, ça évite de se mettre dans une posture de passivité en tant que praticien et d'attendre les coups de téléphone. Le fait de créer une offre et d'être proactif sur la vente de cette offre. Est-ce que vous êtes déjà passée par là ? Est-ce que ce que je vous dis vous parle ? Est-ce que vous en avez fait l'expérience ? Qu'en pensez-vous ?
Marjorie Mateu : Ça me parle, mais encore une fois, vous avez des couples, en deux séances, on a réglé. Vous avez des couples qui parfois reviennent me voir au bout d'un an parce qu'ils ont juste une problématique et parfois en une séance, on dénoue les nœuds. Marjorie Mateu : Et quand je rencontre des nouveaux patients, je ne sais pas combien de temps va durer la séance. Parfois, vous avez l'impression que ça va être facile, vous comprenez et en fait, ça s'enlise... Les individus ne sont pas prêts à entendre des choses, ne sont pas prêts à changer. Donc, ce serait compliqué de faire un pack en disant qu'il y a 5 séances, parce que parfois, en 2 séances, c'est réglé et parfois il m'en faut 15. Mais alors, on ne va jamais au-delà en général. Donc, le pack me mettrait parfois dans une situation de les recevoir alors que soit l'histoire est terminée, soit...
J'arrive pas avec cette histoire de packs. Encore une fois, quand je les reçois, je ne peux pas dire s'ils seront "guéris" dans 2 semaines ou dans un mois. Ça va vraiment dépendre de comment ils intègrent ce qu'on se dit. Et c'est vrai que parfois, il y a des gens pour qui ça va être un miracle, ils vont tout de suite analyser les choses et c'est fabuleux. Ils arrivent en disant qu'ils vont se séparer et ils repartent au bout de 2 séances en disant qu'ils auraient fait une erreur et ça repart. Donc, ce serait compliqué de dire qu'il faut 3-4 séances, ce n'est pas du tout... En fait, ça dépendrait de la problématique spécifique.
Maurine Beillard : Hum.
Marjorie Mateu : Moi, j'ai déjà accompagné plusieurs fois des thérapeutes de couple à créer cette fameuse offre signature. Est-ce que ça convient à tout le monde ? Pas nécessairement. Est-ce que ça peut être quelque chose de plus rassurant en termes de communication ? Là, je parle vraiment avec ma casquette de spécialiste en communication et marketing. Pour être proactif dans le démarchage, oui, ça permet d'indiquer. Mais effectivement, on ne vient pas proposer de la thérapie conjugale, on vient proposer une offre spécifique sur une problématique, par exemple redécouvrir les langages de l'amour avec son conjoint. On va être sur des propositions de... On a placé une proposition de valeur en marketing, mais voilà, une promesse spécifique où on sait qu'il y a un début et une fin. Et ensuite, ça permet effectivement aux personnes de prendre des séances à part ou non.
Maurine Beillard : Hum hum.
Marjorie Mateu : Oui, ce serait plus finalement des thématiques, c'est-à-dire ouvrir un pack sur telle thématique, l'intimité, l'amour, voilà. Et là, ce serait intéressant. Mais aujourd'hui, comme moi je traite dans la crise, ils sont plus dans ces thématiques-là. Ils sont vraiment dans la gestion de crise.
Maurine Beillard : Ouais, ok, ok, ok, super. Est-ce que, j'ai une dernière question. Est-ce que vous auriez des conseils pour les personnes qui nous écoutent, donc, elles sont aussi dans le secteur de l'accompagnement et n'arrivent pas à développer leurs clientèles, leurs patientèles. Peut-être des écueils que vous avez faits et desquels vous êtes sortis ou un chemin qui vous paraît plus évident qu'un autre pour pouvoir se lancer quand et trouver ses premiers... premiers ou pas d'ailleurs, mais voilà, développer sa clientèle quand on est professionnel de l'accompagnement.
Marjorie Mateu : Bonne question. J'avoue que tout ce qui va être flyers, tout ça, il faut laisser tomber, ça n'a aucun intérêt à mon sens. Hum... J'ai envie de dire, je crois qu'il faut se faire confiance et être patient, parce que ce sont des métiers où il y a quand même un bouche-à-oreille, il y a quand même une connaissance surtout géographiquement. C'est-à-dire que moi, j'ai des gens qui m'envoient leurs amis, leurs cousins, etc. Il faut du temps et il ne faut pas baisser les bras en disant "j'y arriverai jamais", parce que sinon on se met dans la posture "on va pas y arriver" et nous patients le sentent. Donc, il faut vraiment être dans une posture d'y aller. Voilà, la patience, c'est vraiment la patience et que les premières années, très clairement, si vous voulez vivre de ce type de métier, c'est quand même difficile. Il faut aussi, quand on démarre, je crois qu'on a l'assise au fur et à mesure des séances. Moi, j'ai pris de la sécurité dans mon métier au fur et à mesure, quand on rencontre des difficultés, qu'on les aborde, qu'on avance. Mais quand on démarre, on est plein de doutes, et la confiance qu'on acquiert au fur et à mesure, ça rassure encore plus nos patients. Donc, cette confiance, on ne l'a pas au début. Et ce sera alors dans tous les métiers de se dire "j'ai le diplôme, etc., je suis bien dans..." ce n'est pas vrai. Au contraire, c'est quand on doute à chaque fois qu'on avance. Et le fait de douter, de se remettre en cause, comment je pourrais faire ça aussi, toujours se remettre en cause. Donc, la patience, la remise en cause et le travail.
Maurine Beillard : Merci beaucoup Marjorie pour ces conseils, ces recommandations et le partage de votre parcours. Merci à toutes celles et ceux qui ont pris le temps d'écouter cet épisode jusqu'au bout. N'hésitez pas à nous poser des questions sur... Vous pouvez nous retrouver sur Instagram "Les Clés du Succès" pour poser vos questions à Marjorie ou à nous-mêmes pour le podcast. On vous partagera également le lien vers son site internet et ses différents réseaux, même si on a bien compris que ce n'était pas la façon dont elle trouvait ses clients. Merci beaucoup.
Marjorie Mateu : Merci beaucoup à vous.
À PROPOS
"Le succès, n'est pas une destination, c’est un voyage à travers lequel LCS vous accompagne."
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