[LCS 15] De Financier à Hypnothérapeute : 27 ans de carrière

De Financier à Hypnothérapeute : Découvrez le Parcours Inspirant de Jean-Philippe Martinez

Introduction

Dans ce nouvel article, rédigé à partir de l’interview de Jean-Philippe Martinez, lors du 15ème épisode du Podcast LCS (Les Clés du Succès), nous allons plonger dans le parcours extraordinaire de Jean-Philippe Martinez, un homme qui a osé changer radicalement de carrière, passant du monde de la finance à celui de l'hypnothérapie. Son histoire est un témoignage inspirant de courage, de détermination et de réinvention personnelle.

À travers son expérience, nous découvrirons comment il a surmonté les défis d'une reconversion professionnelle majeure, comment il a bâti sa nouvelle carrière d'hypnothérapeute, et quelles leçons précieuses il a tirées de ce parcours atypique. Que vous soyez vous-même en quête de changement ou simplement curieux de découvrir une histoire de transformation personnelle et professionnelle, ce récit vous offrira des perspectives enrichissantes et des conseils pratiques.

Jean-Philippe Martinez est l’exemple vivant et inspirant qu'il n'est jamais trop tard pour suivre sa passion et réinventer sa vie professionnelle.


Une Transition Audacieuse de la Finance à l'Hypnose

Un Changement de Carrière Radical

ean-Philippe Martinez n'est pas un hypnothérapeute ordinaire. Avec un parcours prestigieux dans le monde de la finance, Jean-Philippe Martinez a été le conseiller de confiance pour plus de 700 entreprises, les guidant à travers les complexités des levées de fonds et des fusions-acquisitions. Cependant, malgré une carrière couronnée de succès, il a commencé à ressentir un vide intérieur. "J'avais atteint un plateau professionnel", m'a-t-il confié avec une pointe de nostalgie. Cette prise de conscience a déclenché chez lui une profonde réflexion sur le sens de sa vie et de sa carrière. C'est cette quête existentielle qui l'a finalement conduit à s'aventurer sur des chemins inexplorés, bien loin des salles de réunion feutrées du monde financier.


La Découverte de l'Hypnose

L'idée de se lancer dans l'hypnose est née d'un moment véritablement révélateur pour Jean-Philippe. Lors d'un reportage télévisé sur l'utilisation de l'hypnose en milieu hospitalier, il a été profondément impressionné par les possibilités offertes par cette pratique. "C'est absolument fascinant, le cerveau peut être utilisé comme un véritable outil d'anesthésie", s'est-il exclamé avec un mélange d'émerveillement et d'enthousiasme. Cette découverte a été le catalyseur d'une profonde transformation personnelle et professionnelle. Captivé par ce potentiel inexploré, Jean-Philippe a pris la décision audacieuse de s'immerger dans l'univers de l'hypnose en suivant une formation approfondie. Cette démarche, loin d'être un simple caprice passager, s'est rapidement révélée être le point de départ d'une nouvelle vocation, alignée avec ses aspirations profondes et son désir d'impact positif sur la vie des autres.

Les Défis de la Reconversion Professionnelle

Surmonter le Doute et les Préjugés

La transition de carrière de Jean-Philippe a été parsemée de défis et de remises en question. Lorsqu'il a partagé son projet de reconversion vers l'hypnothérapie avec son entourage, il s'est heurté à un mur d'incompréhension et de scepticisme. "Les réactions étaient souvent déconcertantes", se remémore-t-il avec un sourire désabusé. "Certains me regardaient comme si j'avais perdu la raison, d'autres me disaient carrément : 'Mais il est devenu fou !'". Ces commentaires, venant principalement de ses anciens collègues du monde de la finance, reflétaient non seulement leur surprise face à ce changement radical, mais aussi les préjugés tenaces entourant les pratiques alternatives comme l'hypnose. Malgré ces réactions décourageantes, Jean-Philippe a puisé dans sa détermination pour persévérer dans sa nouvelle voie, convaincu du potentiel transformateur de l'hypnothérapie et de son désir profond de réorienter sa carrière vers une pratique plus alignée avec ses valeurs personnelles.


L'Importance de la Formation Continue

Pour Jean-Philippe, la formation continue était une priorité absolue dans sa transition professionnelle. Avec une détermination sans faille, il s'est plongé dans des formations approfondies en Programmation Neuro-Linguistique (PNL) et en hypnose, choisissant soigneusement ses mentors parmi divers experts reconnus du domaine. "Je préférais l'intimité des petits groupes", confie-t-il avec enthousiasme, "car cela me permettait d'avoir des échanges plus riches et personnalisés avec les formateurs." Cette approche sur-mesure reflétait son désir ardent d'acquérir une expertise diversifiée et adaptée à sa vision unique de la pratique thérapeutique. En évitant délibérément les parcours de formation standardisés, Jean-Philippe a pu construire un socle de connaissances solide et varié, parfaitement aligné avec ses aspirations professionnelles et sa volonté d'offrir un accompagnement véritablement personnalisé à ses futurs clients.

L'Approche Innovante de l'Hypnothérapeute

Une Stratégie de Communication Unique

Pour se faire connaître et établir sa crédibilité, Jean-Philippe a adopté une stratégie de communication audacieuse et personnelle. Il a choisi de rencontrer directement les professionnels de santé, notamment les médecins et les infirmières. "J'ai pris l'initiative d'aller les voir en personne, de leur serrer la main, de leur expliquer ma démarche", explique-t-il avec enthousiasme. Cette approche proactive lui a permis de créer des liens authentiques et de démystifier sa pratique. "C'était essentiel pour moi de construire des relations de confiance, basées sur l'échange et la compréhension mutuelle", ajoute-t-il. Cette méthode, bien que chronophage, s'est avérée extrêmement efficace. Elle lui a non seulement permis de se faire connaître, mais aussi de bâtir une solide réputation professionnelle. Les recommandations ont commencé à affluer, créant un cercle vertueux de bouche-à-oreille positif qui a considérablement accéléré le développement de sa clientèle.


La Synergie entre Cartésianisme et Humanisme

Malgré sa transition professionnelle radicale, Jean-Philippe a su conserver l'essence de sa formation initiale tout en embrassant sa nouvelle vocation. "Je porte toujours le costume", plaisante-t-il avec un clin d'œil, illustrant ainsi la fusion harmonieuse entre son passé dans la finance et son présent d'hypnothérapeute. Cette dualité lui confère un avantage unique : il apporte une rigueur analytique héritée de son expérience en finance à sa pratique thérapeutique, tout en cultivant une approche profondément empathique envers ses patients. "C'est cette synergie entre mon esprit cartésien et mon désir d'aider les autres qui me permet d'offrir un accompagnement vraiment personnalisé et efficace", explique-t-il. Cette combinaison singulière de compétences et de perspectives lui permet de créer un pont entre le monde rationnel des chiffres et l'univers plus intuitif de la thérapie, offrant ainsi à ses clients une expérience thérapeutique à la fois structurée et profondément humaine.

Les Leçons Apprises et les Conseils Pratiques

Les Erreurs comme Outils d'Apprentissage

Jean-Philippe Martinez considère ses erreurs passées comme des tremplins vers le succès et des sources inestimables d'apprentissage. "Je ne regrette aucune de mes erreurs", déclare-t-il avec conviction. "Elles ont été des pierres angulaires dans la construction de mon parcours professionnel." Il explique que chaque faux pas, chaque décision qui semblait initialement mauvaise, a en réalité contribué à façonner sa compréhension approfondie du comportement humain et des mécanismes de l'esprit. Ces expériences, parfois difficiles, ont nourri sa pratique actuelle d'hypnothérapeute, lui permettant d'aborder les défis de ses clients avec une empathie et une perspicacité uniques. "C'est précisément parce que j'ai traversé ces moments d'incertitude et de doute que je peux aujourd'hui guider efficacement mes patients vers leur propre transformation", ajoute-t-il, soulignant ainsi la valeur inestimable de son parcours atypique dans sa réussite actuelle.


Trouver sa Propre Voie vers le Succès

Pour ceux qui envisagent une reconversion, Jean-Philippe conseille de suivre ses passions, même si elles semblent audacieuses. "C'est magique, et je veux m'y consacrer", déclare-t-il avec enthousiasme, illustrant comment il a transformé une simple curiosité en une carrière épanouissante et significative.

En somme, l'histoire de Jean-Philippe Martinez est une source d'inspiration pour tous ceux qui cherchent à redéfinir leur carrière. Son parcours démontre que le changement est non seulement possible, mais peut également mener à des réalisations personnelles et professionnelles extraordinaires.

Conclusion

Le parcours de Jean-Philippe Martinez, de la finance à l'hypnothérapie, est un témoignage puissant de la possibilité de réinventer sa carrière à tout âge. Son histoire nous montre que le succès ne se limite pas à un seul domaine d'expertise, mais qu'il peut être redéfini en suivant ses passions et en restant ouvert au changement. À travers ses expériences, ses défis et ses réussites, Jean-Philippe nous rappelle l'importance de l'apprentissage continu, de l'adaptabilité et du courage d'explorer de nouvelles voies professionnelles.


Son approche unique, combinant rigueur analytique et empathie, illustre parfaitement comment les compétences acquises dans un domaine peuvent être transférées et valorisées dans un autre, totalement différent. Pour ceux qui envisagent une reconversion ou qui cherchent à donner un nouveau sens à leur carrière, l'histoire de Jean-Philippe est une source d'inspiration et un rappel que le véritable succès réside dans l'alignement de notre travail avec nos valeurs et nos passions profondes.


En fin de compte, ce podcast nous invite à réfléchir sur nos propres parcours professionnels et à considérer que chaque expérience, chaque erreur même, peut être une opportunité d'apprentissage et de croissance. Le message de Jean-Philippe est clair : il n'est jamais trop tard pour changer de cap et poursuivre ce qui nous anime vraiment, pour trouver notre propre définition du succès et de l'épanouissement professionnel.

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Maurine BEILLARD

Entrepreneure multi-passionnée. Spécialiste en communication et marketing depuis 12 ans, passionnée par le développement personnel, l'entrepreneuriat et le business digital. J'aide les indépendants à développer leur visibilité, leur clientèle et leur chiffre d'affaires.

Qui est Jean-Philippe Martinez ?

Jean-Philippe Martinez

Hypnothérapeute, coach et consultant avec 27 ans d'expérience. Ancien financier de renom, il a opéré une reconversion professionnelle audacieuse, passant du monde de la finance à celui de l'hypnothérapie. Son parcours unique combine une approche analytique héritée de son passé financier avec une passion pour l'accompagnement thérapeutique, offrant ainsi à ses clients une expertise à la fois rigoureuse et empathique.


Transcription Interview LCS de

Jean-Philippe Martinez

Maurine Beillard : On se retrouve aujourd'hui avec mon invité du jour, Jean-Philippe Martinez, qui est hypnothérapeute, coach et consultant depuis 27 ans. Je disais en coulisse tout à l'heure, c'est presque mon âge !

Jean-Philippe Martinez : Ha ha ! Voilà, ça fait mal ça, le début fait mal.

Maurine Beillard : Ou pas, ou pas, parce que 27 ans d'expérience, ben c'est pas rien. Et donc son métier, c'est de vous aider à trouver quelque part le mode d'emploi de votre cerveau pour mieux le piloter. Que ce soit pour répondre à des problèmes d'anorexie, boulimie, dépression, confiance en soi, problème d'addiction à l'alcool par exemple, entre autres. Ou bien pour optimiser votre cerveau. Donc là on parle plus de préparation mentale, de coach sportif, de dirigeant, d'artiste. Et tout ça se fait à travers l'hypnose entre autres, mais j'imagine que tu as plusieurs cordes à ton arc. Merci d'avoir accepté cette interview déjà pour commencer, et bienvenue Jean-Philippe dans ce podcast.

Jean-Philippe Martinez : Écoute Maurine, ravi que tu m'accueilles, et puis de partager auprès de ta communauté éventuellement des p'tites astuces, des p'tits pièges à éviter, les erreurs que j'ai bien évidemment réalisées à pieds joints.

Maurine Beillard : Félicitations !

Jean-Philippe Martinez : Ça voilà, c'est ça. Mais je ne les regrette pas. Mais ça, on y reviendra tout à l'heure pourquoi je n'en regrette aucune. Je les referai en plus, tu vois. En plus, je persiste. Elles font partie intégrante du parcours.

Maurine Beillard : Est-ce que tu peux me parler justement de ton parcours ? 27 ans de carrière, c'est long. Est-ce que tu as une vie d'avant et une vie d'après ? Enfin, un métier d'avant et un métier d'après ? Ou est-ce que tu peux nous raconter un peu ce parcours ?

Jean-Philippe Martinez : C'est vrai que sur les 27 ans, c'est la globalité de la casquette coaching conseil. Et c'est vrai que moi, au départ, je viens vraiment du compte ultime et du coaching en entreprise. J'ai une formation de financier. Donc j'ai fait très tôt, dès l'âge de 20 ans, je savais ce que je voulais faire. Donc je voulais faire du conseil en finance. Donc j'ai fait, maintenant on dit un master 2, à l'époque on disait un DESS. Je sais pas, t'as connu quoi toi ? T'as connu de... de best ?

Maurine Beillard : Ah, t'as connu...

Jean-Philippe Martinez : Voilà, voilà. Bon ben très bien, donc c'est vraiment un changement de génération. Donc moi, à l'époque, c'était un DESS, maintenant un master 2. Et après, j'entre dans la finance sur Paris, sur Bordeaux, et vraiment sur tout ce qui est rachat d'entreprise, cession, fusion, levée de fonds auprès des capitaux risqueurs, après le business angel. Voilà, donc j'ai fait beaucoup, beaucoup, plus de 15 ans là-dessus, avec une partie donc conseil, partie coaching. Et puis je continue un p'tit peu à la marge quand même. Et puis on va dire, il y a à peu près une dizaine d'années, saturation. Plus la fibre, plus la fibre. Parce que j'avais fait le tour, c'est pas... C'est un moment ou un autre, j'ai... j'avais une communauté, j'avais un blog avec plus de 40 000 lecteurs par mois. C'était vraiment le premier blog sur la levée de fonds et sur les startups. On venait me chercher près d'incubateurs, HEC, l'École des Mines, et cetera.

Maurine Beillard : Ouais, c'est ce que j'ai oublié de dire d'ailleurs dans cette introduction. C'est qu'en fait, Jean-Philippe, je l'ai rencontré dans un autre contexte. Je l'ai rencontré il y a 7 ans de ça, lors du lancement de ma première start-up.

Maurine Beillard : Et donc, c'était effectivement un concours d'entrepreneurs dont on parlait juste avant le début de l'émission, où tu faisais partie du jury et moi je présentais ma start-up.

Jean-Philippe Martinez : Correct, voilà c'est ça exactement. Mais déjà avec toute l'énergie qu'on te connaît. Je vois que tu as toujours la même, et ça c'est très très bien.

Jean-Philippe Martinez : Donc voilà, je devais effectivement un petit peu conseiller. J'avais participé à l'écriture de différents livres, j'avais une certaine autorité. Sauf qu'au bout d'un moment, après avoir accompagné plus de 700 boîtes, de la petite jusqu'à l'entreprise qui fait 1000 salariés, tu deviens un peu comme un distributeur. Il n'y a plus la vocation, même pour écrire les articles.

Jean-Philippe Martinez : Comme tu sais, produire des articles pour des blogs, ça me prenait 5h par article. J'en faisais au moins deux par semaine pour les 40.000 lecteurs. Au bout d'un moment, je me suis demandé : "Qu'est-ce que je fais ?"

Maurine Beillard : Alors du coup, il y a eu un panel de possibilités j'imagine. Quand tu as accompagné autant de boîtes à se créer, il y a une espèce de champ des possibles. C'est un peu genre tout est possible et du coup, tu te demandes "Je fais quoi en fait ?"

Jean-Philippe Martinez : Ah ouais, je me suis imaginé m'associer avec une start-up, je me suis imaginé créer ma boîte. Mais attends, je suis parti dans le délire. Par exemple, je suis allé en Tunisie. Et là, je me suis retrouvé à négocier un tapis pendant deux heures. Je me suis amusé à négocier un tapis, le gars est parti à 1000€ et j'ai baissé à 600€. J'étais content, mais après je me suis dit "C'est incroyable, il y a un marché, les tapis ne sont pas chers, je vais importer des tapis en France".

Jean-Philippe Martinez : Et donc je suis revenu en France en me disant "Je veux faire de l'import de tapis". J'ai essayé de contacter des concurrents, mais ça m'a pris une semaine pour réaliser que ce n'était pas viable. Mais pour moi, c'était le champ des possibles, tu vois. J'ai envisagé d'accompagner une start-up, d'être associé dans une start-up de cosmétique, de vendre des tapis. Tu vois le grand écart ?

Maurine Beillard : Ouais, mais je comprends ce syndrome-là. J'ai aussi un peu ce truc d'avoir envie de créer 1000 boîtes en même temps.

Jean-Philippe Martinez : Voilà, normalement là tu te dis "Bon, c'est bon, je n'étais pas compétent sur la cosmétique, et puis mon idée de tapis n'était pas bonne non plus".

Jean-Philippe Martinez : Les tapis non plus, je n'ai pas l'âme pour ça. Et donc, peut-être la question que tu vas me poser est : pourquoi l'hypnose ? Qu'est-ce que je fais avec ça après la finance ?

Jean-Philippe Martinez : Je me rappelle que quand j'en parlais autour de moi et que je disais aux gens que je me lançais dans l'hypnose, quelqu'un avait pitié et me disait : "Mais il est fou". On m'avait connu en train de parler de business angels, de levées de fonds, de valorisation de boîtes, donc de rationalité. J'avais une image de rigueur, très cartésienne. Je disais que je m'occupais des problèmes des autres, mais je sentais dans le regard des gens qu'ils pensaient que j'allais me planter.

Jean-Philippe Martinez : À l'époque, c'était encore plus difficile. Il y a une dizaine d'années, peut-être 8 ans, quand j'ai commencé à réfléchir à ça, ce n'était pas évident dans mon entourage. Tu as le stress toi-même d'y arriver, mais tu sens aussi le doute dans le regard des autres. C'était un grand écart entre s'occuper des problèmes des autres sur l'humain et évaluer une boîte ou conseiller en stratégie et marketing.

Jean-Philippe Martinez : Donc ça a été chaud, vraiment chaud. Et je n'ai pas répondu à la question que je me suis auto-posée. C'est intéressant de voir à quel point ça part dans tous les sens.

Jean-Philippe Martinez : Comment j'ai eu l'idée ? Je n'en sais rien. Simplement, le déclic a été le troisième reportage à la télé où je suis tombé sur l'hypnose à l'hôpital.

Maurine Beillard : D'accord.

Jean-Philippe Martinez : Là, je me suis dit : "C'est incroyable, on peut anesthésier avec le cerveau". Alors que j'étais cartésien, pour moi c'était : tu veux, tu décides, tu fais. L'inconscient, tout ça, pour moi, c'était du charabia. J'étais très cartésien, passionné de philo, j'étais plutôt un cartésien bourrin.

Maurine Beillard : Un cartésien bourrin ?

Jean-Philippe Martinez : Oui, exactement.

Jean-Philippe Martinez : Oui, ne me parlez pas de choses qu'on ne contrôle pas. Mais là, avec l'hypnose, on peut faire des choses incroyables. Un message de douleur peut passer de la moelle épinière jusqu'au cerveau, et quelques minutes après, il ne passe plus. C'est époustouflant !

Jean-Philippe Martinez : Évidemment, j'y crois. Je me dis que c'est incroyable. Si le cerveau peut stopper un message de douleur, il peut tout faire. Pourquoi pas soigner une dépression ou des problématiques d'anorexie ? On peut effectivement faire ça avec l'hypnose. C'est fabuleux, et c'est ce que je veux faire. C'est magique, et je veux m'y consacrer.

Jean-Philippe Martinez : J'en parle à ma femme, et elle me dit : "D'accord, c'est intéressant. Mais tu es salarié, tu as une voiture de fonction, tu gagnes très bien ta vie, tu as de l'aura, et d'un seul coup, tu veux tout laisser tomber pour ça ?" Je sentais que ce n'était pas facile pour elle.

Jean-Philippe Martinez : Pour éviter que ce soit juste une lubie, j'ai décidé de faire une formation de plusieurs jours. Je voulais voir si c'était vraiment ce que je voulais faire, comme on peut avoir une passion passagère.

Jean-Philippe Martinez : Et là, ça a été la révélation. J'ai touché du doigt l'hypnose, notamment sur des problématiques d'anesthésie que j'ai connues. J'ai appris à le faire aux autres, et je me suis dit : "C'est vraiment ça que je veux faire."

Jean-Philippe Martinez : Le déclic, je ne saurais pas vraiment l'expliquer. C'était une émission, ou plutôt trois émissions sur les anesthésies. Il y a eu un déclic qui s'est fait grâce à ces émissions.

Jean-Philippe Martinez : Après ça, j'ai enchaîné les formations pour vraiment me perfectionner.

Maurine Beillard : C'est intéressant de connaître ton parcours. Peut-être qu'on pourrait faire une petite pause ici ?

Jean-Philippe Martinez : Oui, c'est ça, c'est important de connaître mon parcours.

Jean-Philippe Martinez : Après ça, j'ai fait pas mal de formations en PNL et en hypnose. Pour la PNL, j'ai beaucoup travaillé avec le FPNL, notamment avec Jean-Michel Combe. En hypnose, j'ai suivi des formations avec Laurent Bertin de Salhypnose, entre autres.

Jean-Philippe Martinez : En fait, j'ai picoré un peu partout. Je n'ai pas suivi un parcours unique avec une seule école. Par exemple, je n'ai pas fait comme certains qui suivent uniquement Paul Pyronnet. Je préférais des petits groupes plutôt que les formations de type "usine".

Maurine Beillard : D'accord, donc tu n'as pas fait un trajet avec une seule école ?

Jean-Philippe Martinez : Non, c'est ça. Paul Pyronnet est connu et compétent, mais je ne me voyais pas dans une salle avec 60 personnes en même temps. Je voulais être libre de choisir ce que je voulais apprendre : un peu de psycho, un peu de PNL, un peu d'hypnose, etc. J'ai notamment étudié l'hypnose pour les traumas, pour la douleur, le phénomène hypnotique...

Jean-Philippe Martinez : Je me suis pas mal formé, et puis à un moment donné, tu te dis qu'il faut bien se lancer. J'ai négocié une rupture conventionnelle, ce qui m'a permis d'avoir le chômage pendant que je me lançais.

Jean-Philippe Martinez : Pour me lancer, je me suis d'abord concentré sur le fait d'être compétent. Il fallait que je fasse des tests, que j'aie des clients. En formation, on a des cobayes, mais ce n'est pas pareil qu'un vrai client qui vient et qui peut être sceptique ou cartésien.

Jean-Philippe Martinez : Au début, j'ai décidé d'aller chez les gens plutôt que de payer un loyer de 500 ou 600€ pour un cabinet. Ce n'était pas rentable du tout, je facturais à peine 50€ la séance alors que ça me coûtait plus cher en essence et autoroute pour aller à Béziers, Montpellier, Narbonne, etc. Mais je m'en fichais, l'important était d'acquérir de l'expérience.

Jean-Philippe Martinez : Pour amorcer la pompe, j'ai aussi contacté des médecins. J'en ai identifié environ 60-70 sur Narbonne. Au lieu d'envoyer des courriers, je suis allé me déplacer directement, même si la probabilité d'être reçu était très faible.

Maurine Beillard : Tu attendais dans la salle d'attente en mode "si vous avez un instant" ?

Jean-Philippe Martinez : Exactement. La plupart du temps, on me disait qu'ils n'avaient pas le temps, mais au moins je pouvais leur laisser en main propre mon flyer et un petit courrier personnalisé. J'ai eu la chance d'avoir un ou deux médecins qui m'ont fait confiance. C'est comme ça que le bouche-à-oreille a commencé.

Jean-Philippe Martinez : Les premiers clients que j'ai eus m'ont donné un peu d'assurance. Quand un médecin te recommande un patient, tu n'as pas le choix, il faut assurer. C'est du one-shot. Et quand le patient revient satisfait chez son médecin, le médecin continue à te faire confiance.

Jean-Philippe Martinez : J'ai aussi contacté des infirmières. Elles sont souvent en libéral, donc c'était plus difficile de les rencontrer. Pour elles, j'ai envoyé des courriers. Certaines m'ont rappelé parce qu'une infirmière leur avait transmis mes plaquettes.

Jean-Philippe Martinez : Pour les médecins, j'ai fait le maximum pour les rencontrer dans leur cabinet. C'était important d'être sûr de les voir, même si ça coûtait cher. J'avais calculé que ça me coûtait peut-être 50 ou 80 euros rien que pour le budget de communication. Je ne voulais pas dépenser plus de 80 euros juste pour l'envoi postal, donc j'ai préféré me déplacer.

Jean-Philippe Martinez : En allant les voir en personne, je pouvais essayer de les convaincre de me recevoir. Ça permettait aussi aux médecins de se rendre compte de ma posture, de qui j'étais vraiment. Parce que tout le monde ne part pas du même endroit, et il y a des gens à qui on va faire confiance plus facilement.

Jean-Philippe Martinez : Oui, la personne est bien dans son axe, elle est bien plantée. Donc effectivement, tu fais attention à ça.

Jean-Philippe Martinez : À l'époque, je cassais les codes. Maintenant je ne le fais plus, mais à l'époque, par exemple, comme je viens du monde du conseil, on est plutôt en costard. Exactement, personne ne le fait dans les cabinets d'hypnose, mais moi j'arrivais voir les médecins en costard.

Jean-Philippe Martinez : D'ailleurs sur mon site, tu verras, je suis encore en costard. Je l'ai gardé, tu vois. C'est un peu moi aussi, car j'ai les deux personnalités. Je suis à la fois un peu déjanté, ce que tu vois en formation, mais j'ai aussi un côté très cartésien. On parle de cerveau droit, cerveau gauche, même si on sait que c'est faux en neuroscience, mais c'est une bonne image.

Jean-Philippe Martinez : Au départ, je voulais garder ce côté rigueur. Effectivement, les médecins ont fait des études, moi aussi j'ai fait des études, je suis très cartésien. C'est pour ça que ça me sert. Je ne suis pas dans le "je dis et caetera pour bobo", la loi d'attraction et tout ça. Enfin bon, ce n'est pas le sujet, mais on peut en débattre sur d'autres sujets.

Jean-Philippe Martinez : En tout cas, je suis très cartésien dans mon approche, et donc du coup c'est très rassurant. Ce n'est pas "bisou-bisou", on n'est pas sur "fais confiance à ton inconscient, écoute ton cœur". C'est bon, ciao, au revoir et tu es zéro, quoi.

Jean-Philippe Martinez : Voilà, donc à un moment donné, il faut s'adapter au discours. Il y a eu ça, et il y a eu mon site internet. Là, par contre, j'ai investi. C'est hypnose-bienveillante.fr pour ceux et celles qui nous écoutent, si vous voulez aller voir Jean-Philippe en costard.

Maurine Beillard : Voilà, en costard exactement.

Jean-Philippe Martinez : Il a changé depuis. J'ai totalement changé d'objectif. Au départ, mon entrée, c'est important comme tu le sais de savoir quel est l'objectif de ton site. Ce n'est pas basique.

Jean-Philippe Martinez : Mais les gens ne se posent pas la question et tu t'aperçois que tout le monde a les mêmes sites, c'est dramatique. Donc pour moi au départ, c'était "il faut que j'amène les gens à l'hypnose". Ils n'étaient pas encore convaincus, donc pour moi l'entrée c'était la problématique. Quand on allait sur mon site, c'était "poids", "arrêt du tabac", etc. Au départ, en tout cas, l'entrée c'était le problème.

Jean-Philippe Martinez : Par rapport à ça, maintenant j'ai une autre approche. On ne rentre plus du tout par moi ni par l'hypnose, on ne rentre pas du tout par le problème ni par l'hypnose. On rentre par moi, oui, mais parce que ça s'appelle le personal branding. Et ça vient quand même dans un second temps, même si le temps entre l'un et l'autre peut être plus ou moins rapproché. Ça vient quand même dans un second temps parce qu'au départ, c'est quand même d'abord une problématique, oui, tout à fait.

Jean-Philippe Martinez : Donc là aujourd'hui, voilà. Donc j'étais bien ici. Donc là, par contre, j'ai... j'ai... je ne sais plus, j'ai dépensé 2000 ou 3000 euros. Enfin, il n'y avait pas de problème. Pour le coup, je sais qu'il n'y avait pas de notion de prix. Là, il faut mettre le prix qu'il faut pour avoir de la compétence au niveau du site internet. C'était indispensable parce que tu s

Jean-Philippe Martinez : Donc quelquefois tu te prends des portes dans la tête. Hum, qu'est-ce qui m'éteint... Je veux dire autre chose sur la démarche commerciale. Donc il y a eu le site, il y a le docteur qui m'a sauvé. Ah oui, puis quand même, si il y a un conseil que je donnerais, mais on y reviendra sur le champ concurrentiel, c'est que j'ai continué mon activité de consulting. OK, pour ne pas... ouais c'est ça.

Jean-Philippe Martinez : Après, au niveau autre, j'ai intervenu à la fac, en master 1, master 2, en licence. Je continue ça, je continue à intervenir dans du conseil de start-up, en formation, en levée de fonds, en élaboration de business plans financiers. Donc je continue ça. Comme du coup j'avais... voilà, pour éviter d'être comme ça, quoi. Parce que tu reviens à un moment ou à un autre, tu vas voir ta chère et tendre, t'as un gamin, t'as une maison, t'as un emprunt, tu gagnes bien ta vie et à un moment ou à un autre, ben il y a plus rien, quoi.

Jean-Philippe Martinez : Mais quand t'es... et tu ne te poses pas la question dans 3 ans, comment je serai payé là ? Un carnet de commande, en moyenne un carnet de commande chez un thérapeute, s'il est plein à 3 mois c'est le bout du monde. C'est même très peu, quoi. 3 mois, et encore... ouais, ouais. C'est même pas ça, c'est plutôt 1 mois. Je pense qu'il y a 1 mois, 1 mois et demi. Donc potentiellement dans 1 mois et demi ou 2 mois, je ne sais pas comment je vais vivre.

Jean-Philippe Martinez : Il n'y a pas de souci maintenant parce que c'est bon, mais n'empêche que dans un premier temps, malgré que j'avais quand même l'apport pour la soif, il y a eu des nuits blanches, quoi. Clairement. Mais des nuits blanches, quoi. Ce n'est pas du tout... Je ne suis pas en train de raconter que c'était... que ça a été facile. Pas du tout, non. À un moment, il y a vraiment... combien de fois j'ai fait des nuits blanches. Et d'ailleurs, des gens en ont profité pour me vendre des trucs qui n'étaient pas bons. Et on y reviendra sur les erreurs tout à l'heure, mais effectivement, donc elle se stresse là. Et pour... mais pas pour limiter, je continue au max afin de gagner des extras de conseils en indépendant pour limiter les risques.

Jean-Philippe Martinez : Et puis en plus, on m'a fait confiance. Ça, pour le coup, l'aura que j'avais auprès des entreprises, certains ils m'ont dit "t'es crédible". Pour le coup, tu ne me fais pas peur. Et bien, tu te lances dans la gestion du stress, ben je vais faire appel à toi. Comment prendre la parole en public ? Je vais faire appel à toi. Comment gérer les émotions ? Comment manager une équipe ? Je vais faire appel à toi.

Jean-Philippe Martinez : Parce que comme tu connais l'entreprise, pour le coup, je ne suis pas faucon, très ésotérique et cetera. Non, moi je sais ce que c'est le business. Parce que c'est la capsule de financement, parce que c'est une comptabilité analytique, je peux te parler rentabilité auprès des commerciaux et cetera. Un client, donc du coup je ne suis pas satellisé, quoi.

Maurine Beillard : Ouais, bien sûr. Ouais.

Jean-Philippe Martinez : Donc qu'est-ce qui plaît ? C'est ce filet-là. J'oublie pas qu'il y a des actionnaires à la fin, qu'il y a la rentabilité, qu'il y a la concurrence. Et voilà, je ne suis pas bisounours "aimons-nous". Alors la météo du cœur, quand vous arrivez le matin, les salariés, vous mettez un petit post-it pour faire comprendre aux autres ce que vous êtes... Beaux comme... Ben enfin, c'est... c'est... c'est perchouille quoi. Mais là ça... là ça...

Maurine Beillard : Mais en même temps ça convient aussi à d'autres. Et c'est ça qui est vraiment intéressant, c'est que... hum... en fonction de notre... c'est ce qu'on appelle le positionnement, finalement. Ouais.

Maurine Beillard : En fonction de notre positionnement, et là donc toi t'as un positionnement qui est évidemment en lien avec ton histoire, avec ton parcours, avec tes croyances, avec ce que tu fais et ce que tu faisais auparavant aussi. Et donc ça, ça donne une posture, un positionnement qui va faire que tu vas attirer des personnes mais pas d'autres.

Maurine Beillard : Et donc ce qui est intéressant, c'est d'identifier en tant que professionnel où est-ce que vous vous positionnez, qu'est-ce qui vous différencie. Ne faites pas croire que tout le monde est comme ça, au contraire, parce que c'est là où on voit plus qu'on est différent des autres et qu'on est en capacité d'attirer certaines personnes et pas d'autres.

Jean-Philippe Martinez : C'est vrai, c'est vrai. Tu as tout à fait raison, ça correspond effectivement et il ne faut pas généraliser. Effectivement, mon positionnement est cohérent avec, ben voilà si tu veux, l'intervention chez Vinci. Premièrement, pas sûr que... Alors pour les cas là, par rapport à la météo, c'est ça non ? C'est que certains vont dire "vous mettez à l'entrée du bureau un petit post-it avec un sourire si vous souriez ou un nuage". Voilà, bon... Peut-être sur certaines boîtes... Tu crois que ça existe vraiment ? La communication peut-être un peu branchée sur Paris, ça peut passer. Mais dans des grands groupes, pfff, c'est ça, enfin voilà.

Jean-Philippe Martinez : Donc tu as raison, en fonction de ta cible, en fonction de ta cible, ben peut-être qu'effectivement je ne passerai pas, et inversement d'autres passeront.

Maurine Beillard : Ouais, c'est ça, c'est ça exactement. Et c'est très bien comme ça.

Jean-Philippe Martinez : Oui, mais c'est très bien parce que juste, t'as pas envie de travailler avec les autres, et inversement. Enfin, en fait... Mais je tenais juste à rappeler ce billet qu'on peut avoir, justement de se dire "oui mais en fait, c'est normal, il n'y a que ça qui fonctionne comme ça". Et les autres, ils sont à part. Bah en fait, c'est génial tout ce que vous voyez autour de ce que vous, vous dites "non mais eux ils sont à part". Et ben c'est que ça ne fait pas partie de votre niche, de votre positionnement, de votre posture. Et sachez que ce "à part" a aussi un marché. En fait, c'est ça qui est intéressant.

Maurine Beillard : Exactement. Est-ce que t'avais une spécialité en particulier ? Parce que j'ai entendu plusieurs spécialités, plusieurs zones d'intervention. Est-ce que t'avais, j'en sais rien, la perte de poids, l'arrêt du tabac ? Est-ce que t'as eu comme ça des... Sur ton smile par exemple que tu donnais au médecin, qu'est-ce que tu... Comment tu as annoncé la couleur ? Comment tu te présentais ?

Jean-Philippe Martinez : Non, parce que pour le coup, et là on revient à des choses purement business. C'est vrai que il faut que t'aies des... ben en tout cas il faut que t'aies des clients. Si en plus tu te sectorises dès le départ, attention, dès le départ, ça va être chaud hein.

Maurine Beillard : Ah ouais ? C'est... Je dis plutôt le contraire hein. J'accompagne mes clients à se spécialiser du coup.

Jean-Philippe Martinez : Mais c'est intéressant ça, ça m'intéresse d'avoir des... Le "c'est chaud" parce que c'est la personne qui dit qu'elle ne fait que le tabac, et ben purée...

Maurine Beillard : Ça va limiter son flux forcément. En termes de stratégie de communication, déjà de un, ça permet de créer une offre, une offre signature qui permet de ne pas vendre à la séance mais de vendre un accompagnement.

Et ensuite en terme de communication et de marketing, là vous avez purement ma casquette, c'est beaucoup plus facile de mettre en place une stratégie de communication puisqu'on sait exactement à qui on parle, on sait quelle douleur précise on vient régler. Il faut évidemment avoir les compétences derrière. Et on peut faire une promesse qui est forte et qui va donc du coup permettre d'avoir plus de conversion derrière. On peut mettre en place de la publicité, on peut mettre en place vraiment des stratégies très ciblées.

Jean-Philippe Martinez : Ça, je l'ai fait pour le tabac surtout. Le reste, donc au départ, non, mon objectif c'était d'avoir le maximum de personnes et de maximum de thématiques pour le recrutement, pour monter en niveau. Donc non, au départ, vraiment, c'était pas être large.

Après un moment, je me dis "Ah, le tabac ça m'intéresse plus". Donc là, moi j'ai fait une landing page, j'ai fait des posts particuliers sur Facebook. Vraiment c'était très singulier. J'avais fait un peu de pub d'ailleurs sur Google avec une ligne belge qui est envoyée sur, voilà, forcément une ligne belge que sur la partie tabac.

Maurine Beillard : Donc ça a bien marché ?

Jean-Philippe Martinez : Ouais, ça a bien marché.

Maurine Beillard : Ah ok, ok, ok. Intéressant.

Jean-Philippe Martinez : Oui, ça se trouve ça va... Non, ça peut arriver que ça marche pas. Ah bah si, ça a marché. Mais par contre voilà, quand ça marche pas, on a des KPIs derrière pour voir qu'est-ce qui n'a pas marché, pourquoi ça n'a pas marché, comment on peut réorienter un petit peu les choses de façon à arriver à ce que ça marche. Aussi, ça a bien marché, ça demande énormément de travail.

Pour moi, c'est des semaines de travail pour bien le faire. Aujourd'hui, avec l'expérience, avec ChatGPT... Enfin, peut-être pas que du ChatGPT, parce que c'est le meilleur moyen de se planter en tout cas si vous savez pas lui poser les bonnes questions. Mais en tout cas, c'est un accélérateur. À l'époque, je n'avais pas tout ça et donc c'était un prix du temps.

Voilà, donc il y avait le tabac. Mais mon truc, là, c'était "j'ouvre au max" et mon objectif c'est d'avoir les compétences. Et en plus, ça ne me parlait pas même en terme d'intérêt, parce qu'il faut vraiment faire quelque chose qui me plaise. Ça ne me plaisait pas et ça ne me plairait pas en plus là.

Jean-Philippe Martinez : De me spécialiser quoi euh moi je je supporte pas la routine. C'est pour ça que je continue, c'est pour ça que je fais euh de la formation en entreprise.

Maurine Beillard : Tu continues donc ?

Jean-Philippe Martinez : Je continue mais mais plus... Alors je continue encore un p'tit peu dans le coaching euh start-up mais très très peu euh. Mais par contre je fais pas mal de formations en entreprise sur management d'équipe euh, gestion du stress euh, concentration, gestion des personnes agressives. Euh voilà donc là j'interviens beaucoup là-dessus euh aussi et puis aussi euh en cabinet. Et euh et ça me saoulerait si j'avais qu'un type de de personnes donc anorexie, la boulimie, l'alcoolisme, la dépression. Après ça fait un athlète, une judokate qui veut euh avoir plus d'agressivité, il en reste 40 sur le terrain euh. Enfin voilà un artiste qui en a marre de trop vomir quand il monte sur scène ou un artiste qu'il y en a marre de trop boire.

Maurine Beillard : Et c'est pas un problème ouais.

Jean-Philippe Martinez : Ou un mannequin qui euh se trouve euh, mauvaise estime d'elle malgré que ce soit un canon enfin voilà mais c'est génial quoi. Et puis que on fait à Miss pernish et amis d'autres sont...

Maurine Beillard : Ouais c'est pernish ouais, exactement. Certains sont à Miami d'autres sont en Australie donc toi tu fais en vidéo, tu consultes à distance c'est ça ?

Jean-Philippe Martinez : Exactement et c'est pas du tout la même, la même chose en distance et en face-à-face. Ouais donc ah donc moi je, donc là je veux pas m'ennuyer et donc là je m'ennuie pas parce que justement y a un ensemble de de choses. Là j'suis en train d'écrire un bouquin enfin voilà euh.

Maurine Beillard : C'est quoi ton livre ?

Jean-Philippe Martinez : Ben ouais vous savez, je j'ai compris quelque chose. Qu'on aime pas, on aime pas parler des des trucs ouais qui sont artistes et tant que le tableau est pas terminé ils veulent pas le montrer. Je crois qu'on est pas...

Maurine Beillard : Comment ton dessin franchement ?

Jean-Philippe Martinez : Non non et ben là tu comprends t'inquiète. Tant que c'est pas fini ok, on on sera obligé de se revoir pour un épisode voilà. Mais mais aussi mais voilà mais là, mais c'est pareil. Genre pour moi ce qui est important voilà par contre il y a quelque chose qui est conducteur c'est euh la compétence tu sais que quand tu tunies tes valeurs là euh les valeurs personnelles. Pour moi la compétence et l'expertise c'est, y a y a l'humour et la compétence et être père enfin y a différentes choses comme ça et l'ex démontant pour moi c'est hyper important d'être expert. Pas être le meilleur, être expert vous savez j'ai la chance de pas être vouloir être le meilleur.

Maurine Beillard : Ça c'est très bien. C'est très rare dans le concert en général c'est plutôt là-dessus.

Jean-Philippe Martinez : Non non moi je veux par contre c'est euh dans mon village je vais être bon dans mon village voilà. Je préfère être le premier dans mon village que le premier à Paris ou dans le monde. Donc et c'est à ça que ça sert aussi de se nicher hein par rapport euh à la spécialité dont on parlait tout à l'heure. Et au contraire c'est pas forcément ça veut pas forcément dire qu'on va s'occuper que de personnes qui veulent arrêter le tabac si on reste sur cet exemple mais ça veut dire que un, on peut se vraiment se se ultra spécialisé pour développer sa supra compétence et mais par contre et ça veut dire deux qu'on peut mettre en place comme je disais une stratégie de communication ciblée.

Jean-Philippe Martinez : Mais ça ne veut pas dire qu'on ne va pas recevoir d'autres personnes dans notre cabinet, à partir du moment où on se sent capable de les accompagner et qu'on a vraiment les compétences pour répondre à leurs besoins, même si ce n'est pas la spécialité sur laquelle on communique. En fait, c'est vraiment deux choses différentes.

Enfin moi, je mets beaucoup de cœur à expliquer ça aussi à mes clients. Ce que je leur dis, c'est qu'il n'est pas question que vous ne travailliez qu'avec votre spécialité. Par exemple, si c'est l'arrêt du tabac, vous n'allez pas faire que ça. Par contre, on va mettre en place une stratégie de communication intelligente et créer une offre signature.

Cette offre signature, c'est ce qui va vous permettre de rendre vos revenus prévisibles et de devenir proactif dans votre communication, au lieu d'être seulement en train d'attendre patiemment. Évidemment, vous pouvez continuer à accompagner d'autres personnes, vous allez dire oui à tout un tas d'autres spécialités. Et vos stratégies de communication actuelles, s'il y en a - souvent il n'y en a pas - eh bien elles peuvent continuer à fonctionner de cette façon.

Maurine Beillard : D'accord, effectivement ce n'est pas tout ou rien, c'est en même temps.

Jean-Philippe Martinez : Exactement. C'est comme l'expérience que j'ai pu faire justement avec le tabac. Si tu parles de la landing page que j'avais sur l'arrêt du tabac, eh bien finalement ça veut dire que je ne faisais pas forcément que ça. Par contre, je savais que j'avais ce truc-là sur lequel je pouvais m'appuyer.

Et tu as raison, en plus il y avait deux choses : un, le tabac m'intéressait, et deux, tu fais un packaging et là en termes de rémunération c'est nickel. Il y a un prix annoncé et donc là, effectivement, tout de suite c'est assez intéressant. Donc oui, c'était vraiment ça l'objectif.

Maurine Beillard : Oui, ça permet de plus vendre en fait. Tu ne vends pas ton heure de travail, tu vends le résultat.

Jean-Philippe Martinez : Exactement, c'est ça. C'est un processus, un accompagnement. Et c'est possible aussi même dans des thérapies plus délicates. Parce que souvent, il y a des thérapeutes qui se demandent... Et ce n'est pas obligé que ce soit un truc packaging marketing qui fait peur. On peut faire des choses très bienveillantes et créer des offres qui sont juste magnifiques, et qui sont vraiment dans l'empathie du client en face et dans la véritable volonté de l'aider et de l'accompagner dans son processus.

Maurine Beillard : C'est beau.

Jean-Philippe Martinez : Ouais, mais exactement. Je suis d'accord, sauf que tu le traduis beaucoup mieux que moi.

Maurine Beillard : C'est bien, j'espère. Ça part dans tous les sens, c'est toi qui grimpes là, tu fais un bon ping-pong génial. J'en profite pour faire une transition du coup sur ta définition du succès. C'est une question que j'aime bien poser à mes invités. Jean-Philippe, est-ce que tu peux nous parler de ta définition du succès et est-ce qu'elle a évolué aussi à travers le temps ?

Jean-Philippe Martinez : Oh là là, pourtant je l'avais lu, tu me l'as envoyé avant. Je le savais et je pensais avoir une réponse.

Maurine Beillard : Si je te formule la question différemment, peut-être que ça va t'aider. En fait, selon toi, comment est-ce que tu as atteint le succès, déjà aussi dans ta carrière précédente ? Comment tu as su que tu l'avais atteint ? Et aujourd'hui, qu'est-ce qui te ferait dire "C'est bon, j'ai réussi, pour moi j'ai atteint le succès" ?

Jean-Philippe Martinez : Alors voilà, oui. C'est très net. Pour moi, le succès, en tout cas c'est quand... C'est le jour où tu reçois un patient, ou un client plutôt - non, je ne peux pas dire patient parce qu'il n'y a que les médecins qui peuvent le dire - quand tu reçois un client et que tu n'es pas stressé, dans le sens où tu n'es pas en train de te dire "Est-ce que je vais y arriver ?". Donc tu ne remets plus en cause tes compétences.

Ça ne veut pas dire que tu te crois le roi du monde, hein. Parce que c'est le premier métier où, en vérité, quelquefois tout va bien, quelquefois je te dis "Je n'ai pas été très bon". Mais en tout cas, tu as passé un cap en disant "A priori, je vous reçois quelle que soit la thématique, je n'ai pas de stress sur mes compétences a priori". Voilà.

Jean-Philippe Martinez : Ça nécessite des années. Pour moi, je pense qu'il a bien fallu 3-4 ans pour que je me dise vraiment "Ah tiens, je n'ai plus le stress". Donc 3-4 ans, ce qui correspond au temps nécessaire pour faire tourner un cabinet.

Je vois autour de nous, chez les hypnothérapeutes, on s'aperçoit qu'en moyenne il faut 3 ans sur l'hypnose. Je ne parle pas du reste, je parle de ce que je connais. Sur l'hypnothérapie, en moyenne, il faut 3 ans. Ça prend du temps pour que ça tourne vraiment.

J'ai un combat aussi contre cette croyance que l'on doit passer du temps avant de pouvoir vivre de son activité. C'est un truc qui est répandu aussi dans le milieu des startups : passer du temps avant de se sortir un salaire. Non, ne pense pas que tu ne vas pas pouvoir vivre de ton activité rapidement. C'est quand même une croyance qui est un peu un fléau, je trouve.

Maurine Beillard : Mais en vrai, c'est plus un constat qu'une croyance, non ?

Jean-Philippe Martinez : Effectivement, c'est ce qu'on voit. La plupart des hypnothérapeutes, ils crèvent la dalle. C'est quand même la réalité. J'ai eu beaucoup de clients à un moment ou à un autre, mais je vois autour de moi, ils crèvent la dalle. Il faut tenir, et puis sans en parler pour se rendre compte.

Mais toi tu le sais, je parle à tes auditeurs : rien que sur l'hypnose, tu as plus de 10 000 personnes qui se forment chaque année. Entendez bien, 10 000 personnes ! Alors bien sûr, pas toutes veulent lancer leur boîte, mais quand même. Bientôt, il y aura plus de praticiens que de patients. C'est un truc de fou si tu rajoutes les spécialistes en constellation familiale, ceux qui enlèvent le feu, les psychologues qui se lancent aussi. C'est monstrueux.

Maurine Beillard : Après, tous ces professionnels du développement personnel sont aussi les premiers clients des autres pros du développement personnel, non ? Normalement, s'ils sont congruents.

Jean-Philippe Martinez : Si on est congruent, oui. Je ne fais pas partie des produits de développement personnel, mais pour le coup, je me fais aussi accompagner. Je suis professionnel de l'accompagnement, et quoi de plus cohérent qu'un professionnel de l'accompagnement qui se fait accompagner ?

Maurine Beillard : Du coup, ça veut dire qu'on continue d'être le client de quelqu'un aussi. Je trouve que le nombre de personnes qui se forment est proportionnel au nombre de personnes qui ont un véritable intérêt. Il faut quand même être sacrément intéressé pour se dire "Je vais me former à ce truc". Donc on est un sacré client au départ aussi, a priori, non ?

Jean-Philippe Martinez : Oui, j'en suis heureux. On a beaucoup de clients qui sont légitimes dans leur domaine. Je peux finalement passer quand je reçois quelques hypnothérapeutes qui viennent me voir, effectivement des psychologues, aussi des psychiatres qui viennent me voir. Donc ça, c'est le parti de la crédibilité aussi. C'est intéressant, tu vois, quand à un moment donné tu as des confrères qui viennent te voir, que tu as un psychiatre qui vient te voir, que tu as des psychologues qui viennent te voir, qui reviennent. Là, tu vois, voilà.

Mais je ne peux pas dire, comme je n'ai pas de critères, en tout cas quelque chose me le dit là pour le coup, je ne peux pas dire que je suis arrivé. Donc le critère de réussite, ça ne me parle pas. Je ne sais pas pourquoi, peut-être que j'ai encore d'autres choses à faire, c'est sûr, mais en tout cas je ne peux pas le dire. Je ne suis pas capable de te dire "J'ai réussi, voilà".

Je te dis qu'il y a une option où je ne stresse plus quand je reçois les gens, enfin on me fait confiance. Donc je vis, oui je vis de mon métier, il n'y a pas de souci, je vis bien.

Maurine Beillard : Tu vis vraiment de l'hypnose ou comment ça se passe ? On peut parler un peu plus chiffres ?

Jean-Philippe Martinez : Oui, je vis sans problème. Alors, est-ce que j'ai le même revenu que quand j'étais consultant ? Je ne pense pas, mais j'avais un bon salaire. Donc non, mais en tout cas, je peux sans problème partir en vacances, je n'ai pas de stress. Je vis bien.

Non seulement je vis bien, mais je travaille beaucoup moins, nettement moins. En fait, tous les jeudis je ne travaille pas. Aujourd'hui, j'ai reçu 2 patients, on est jeudi. Normalement le jeudi je ne travaille pas. Là tu vois, j'ai reçu 2 patients ce matin. Demain, c'est l'inverse, je ne reçois qu'un seul patient. Franchement, je dois avoir 3 mois de vacances, même plus. J'ai une qualité de vie qui est hallucinante.

Donc je valide. Je pense que je gagne moins, oui, parce que plus de véhicule de fonction, etc. Si on compte tout, ça a l'air net plus véhicule de fonction, etc. Ce n'est pas mal, mais j'ai beaucoup plus de temps libre, c'est hallucinant.

Maurine Beillard : Et tu factures à la séance ou tu as des forfaits ?

Jean-Philippe Martinez : À la séance. Je n'ai pas d'offre, sauf pour le tabac. Pour le tabac, effectivement, selon le cas, ça paye 300€ l'accompagnement. Après, c'est à la séance et 80€ la séance.

Après j'interviens en entreprise. Par contre, là c'est plus le même budget, là c'est à la journée. J'interviens chez L'Oréal ou autres, c'est plutôt pareil.

Maurine Beillard : C'est sûr, c'est pour ça que je te demandais quelle est la part de ton chiffre d'affaires qui permet de vivre au quotidien, qui vient vraiment du cabinet, et qu'est-ce qui vient de la partie plus consulting ?

Jean-Philippe Martinez : Je dirais 70% cabinet, 30% consulting. C'est tellement variable, parce que les contrats avec des entreprises, tu en as tous les combien ? Tous les mois, tous les 3 mois, tous les 6 mois ? Je ne sais pas, ça doit faire une trentaine de journées par an ou quelque chose comme ça.

Et après, ça va du simple au quadruple en termes de budget. Donc c'est sûr que le coup de journée à L'Oréal, ce n'est pas 500 à 800€. Et il n'y a pas de limite. Par contre, quand on intervient sur Paris et que tu es dans un réseau et qu'on fait appel à toi, là c'est monstrueux.

Maurine Beillard : Pour la partie consulting, comment ça se passe ? Tu prospectes ?

Jean-Philippe Martinez : Pas du tout, c'est mon réseau. 27 ans, quoi. En fait, les gens connaissent mon visage dans les milieux de l'entrepreneuriat, des startups, c'est sûr. Mais parce que je me montre, parce que je suis là sur les événements. Donc forcément, ça, ce n'est pas du networking finalement au fond.

J'en ai tellement fait maintenant, j'ai plus besoin. J'ai tellement fait ça du networking dans les petits-déjeuners que j'ai animés, etc. Je l'ai tellement fait que les gens qui me suivaient sur LinkedIn ou sur Facebook, même si je ne l'utilise pas encore assez, continuent de me suivre et j'ai quand même cette crédibilité-là.

Même si certains ont quand même douté, c'est très net. Ce n'était pas évident à vivre quand même. Mais il y a une partie qui m'ont dit : "Tu étais crédible quand tu étais consultant et directeur d'incubateur, etc. On te fait confiance." Et puis il y a un incubateur qui m'a dit : "Moi, cette année, je veux faire une formation sur la préparation à la vente, parce que comme tu le sais, les personnes en startup ne savent souvent pas vendre. Il y a des compétences techniques et aussi des compétences psychologiques à avoir, notamment par rapport à l'argent, etc., ou la concentration, etc."

Donc du coup, c'est génial. Tu sais exactement, tu n'as pas à parler marketing, pas de souci, vendre le besoin et pas l'offre. Mais en plus, tu nous apportes quelque chose que personne ne nous a proposé, parce que ton côté hypnose me donne une vision de l'humain qui est différente. Donc on te fait confiance.

Ça m'a ouvert en plus des portes. Et je vais dire, même en individuel, du coup j'imagine que tu as des chefs d'entreprise ou des personnes qui viennent te consulter parce qu'ils ont entendu parler de toi en B2B, mais du coup ils viennent en particulier. Et puis on va du coaching en coaching, c'est plus cher que ce que j'ai indiqué, parce qu'après effectivement on vient me voir parce que je fais donc thérapie mais aussi la partie coaching. Donc on vient me voir effectivement pour du coaching individuel. Là, on est sur d'autres budgets, c'est l'entreprise qui paie.

Maurine Beillard : Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à ton toi d'il y a 10 ans, quand tu débutes ? Quel conseil aurais-tu envie de donner à ton toi d'avant ?

Jean-Philippe Martinez : Moi, je dirais "Ça va bien se passer". Pour être moins stressé, "Ça va, t'inquiète, ça va bien se passer". J'aurais voulu juste entendre ça.

Maurine Beillard : Et est-ce que tu aurais des conseils à donner à ceux et celles qui nous écoutent, au-delà de "Ça va bien se passer", peut-être quelque chose de concret, une clé ?

Jean-Philippe Martinez : Oui, moi le seul problème c'est que, voilà, tu parles des croyances effectivement, et je vais peut-être te balancer encore une croyance, et pas de souci.

Jean-Philippe Martinez : Comme tu fais tout à l'heure, tu regardes et c'est très bien, mais moi je dirais : ne démissionnez pas et ne vous lancez pas tout de suite. Les personnes que je vois qui m'appellent et qui démissionnent, et après font leur étude de marché, etc. Quelle que soit la situation, je vous le dis parce que j'interviens dans les boutiques de gestion, je suis administrateur dans une BGE, et donc je fais du bénévolat, du coaching bénévole, etc.

Et donc, c'est hallucinant le nombre, dans les BGE, le nombre de projets de création d'entreprise dans le développement personnel. Ça correspond à ce que je disais tout à l'heure, moi je parlais des 10 000 en hypnose. Il y a des chiffres incroyables. Avant, on aidait des personnes à vouloir se lancer dans la mécanique ou autre. Maintenant, 40% c'est dans le développement personnel. Ça devient un souci.

Maurine Beillard : Je vais jouer dans ce stade du coup, même avec KOHEP finalement.

Jean-Philippe Martinez : Avec moi, c'est-à-dire que c'était dans le développement personnel aussi. C'est une plateforme de mise en relation dans le secteur bien-être, développement personnel. Donc oui, c'est vrai aussi.

Maurine Beillard : Effectivement, c'est vraiment une tendance. Tu dis 40%, c'est énorme.

Jean-Philippe Martinez : Ouais, l'année dernière. C'est un peu calmé, mais l'année dernière, on était sur 40% à peu près. Donc c'est un souci, et parce qu'ils se cassent la figure en plus, c'est ça le problème.

Et donc, pour une personne qui démissionne, pour moi, si on a vraiment un salaire à côté, il faut le garder. Et à côté, fais des consultations le soir de 18h à 20h, fais le samedi, fais le dimanche. Il y en a qui disent qu'ils viennent, et une fois que tu as commencé à être connu et à te rassurer, là tu démissionnes.

Mais il y a tellement de concurrence. Rien qu'à Narbonne, tu dois avoir 46 praticiens. Je parle que des hypnothérapeutes, si tu rajoutes toutes les autres pratiques, c'est monumental. Donc ils ne peuvent pas vivre, ce n'est pas possible.

Et donc, la plupart que j'ai aidés dans les BGE, etc., je vois que soit dans le coaching ou le développement personnel, un peu plus ésotérique ou autre, magnétisme ou même hypnose, etc., eh bien, ils meurent de faim.

Donc le conseil, c'est à mon avis : si vous avez un job, gardez-le. Négociez peut-être un temps partiel, un 35h ou un mi-temps pour vous. Faites comme certains de mes confrères ont fait, recevez le soir, le weekend. Et au moins, vous avez la sécurité.

Parce que là, pour moi, comme il n'y a pas de barrière à l'entrée, c'est le problème. Il n'y a pas de barrière à l'entrée, donc toute formation en hypnose, ça te prend quelques semaines. En PNL, pareil. Et puis après, on te dit que tu es compétent. Tu vois, mais parce qu'ils ont leur came, t'es compétent, t'es gonflé à bloc. Et après, tu t'aperçois... mais je fais mon site internet, ils attendent.

Maurine Beillard : Je pense que le problème vient de là. C'est intéressant parce que tu l'as dit aussi à plusieurs reprises, et puis j'ai lu dans ta fiche avant cette interview, et j'ai d'autres invités qui en parlent aussi, mais c'est aussi parfois tout simplement les compétences.

J'aime bien me dire aussi que le syndrome de l'imposteur n'est pas là juste pour nous embêter. Ça ne sert à rien de juste se remonter à bloc en disant "Je suis géniale, je suis géniale, je suis géniale". Parfois, le syndrome de l'imposteur est juste en train de nous donner un message sur des compétences qu'on n'a pas, et c'est ok comme ça.

Par contre, ce qui est intéressant derrière, c'est d'être en capacité d'identifier sa vraie zone de compétence. Parfois elle est plus restreinte, parfois on ne peut accompagner que sur la première marche. Par exemple, est-ce qu'aujourd'hui en communication et marketing, j'ai la capacité d'accompagner Tony Robbins ? Je ne suis pas sûre. Pourtant, j'ai 12 ans d'expérience en marketing, j'adore mon métier, je suis ultra passionnée, mais je n'ai pas les compétences pour ça, et c'est ok.

Est-ce que ça m'empêche d'exercer ? Non. Mais par contre, ça me permet de savoir qui je peux accompagner et qui je ne peux pas accompagner. Maintenant, si c'était un objectif de carrière, si dans ma vie je voulais pouvoir accompagner des Tony Robbins, il faudrait que je développe un certain nombre de compétences. Et c'est ok de mettre des objectifs, peut-être à 5 ans, et de mettre en place toutes les actions pour être en capacité de le faire à un moment donné. Ça te parle ?

Jean-Philippe Martinez : Ouais, ça me parle tout à fait. En plus, ça revient à ce que je dis tout à l'heure : je ne veux pas être le numéro 1. Ce qui est bon pour moi, c'est que les patients et les clients qui viennent me voir à Narbonne sont contents, les entreprises qui font appel à moi sont contentes. Mais effectivement, je ne suis peut-être pas performant pour accompagner de très grosses boîtes du CAC 40, même si j'étais cité 26 etc.

Je pense qu'il y a certains niveaux. Comme dans le conseil, j'étais compétent jusqu'à 1000 salariés. Je n'ai pas du tout la culture, le savoir-faire pour m'occuper de levées de fonds et d'entrées en bourse de Renault etc. Culturellement, il y a vraiment un choc.

D'ailleurs, je suis tombé par hasard sur un entretien pour un cabinet de conseil qui ne travaille qu'avec du CAC 40. À l'époque, j'avais 22 ans, et je ne suis pas passé. Je pense que je ne suis pas passé d'un point de vue culturel. Par contre, je suis passé sur des cabinets de conseil comme PMG, ce n'est quand même pas rien, mais ils sont sur un niveau un peu plus bas. Et voilà, pas de souci.

Jean-Philippe Martinez : Mais il faut l'assumer. Et donc par rapport à la compétence, je réinsiste bien. Voilà le deuxième conseil : si vous êtes déjà salariés, gardez votre emploi salarié. Et faites attention à ceux qui vous disent dans les formations "On vous attend, vous êtes les meilleurs, on vous forme, etc." et "Voilà, le monde vous attend". Donc attention, il vous manque des compétences, donc gardez le salaire.

Jean-Philippe Martinez : Le danger que je vois chez certains, c'est que par rapport au syndrome de l'imposteur, ils n'arrêtent pas de se former. "Je me forme à l'hypnose, je me forme à la PNL, je me forme encore à autre chose, etc." À un moment donné, la meilleure formation, c'est le client. Donc au lieu d'enchaîner les formations où tu as 10 000 couteaux suisses, débrouille-toi, fais du gratuit.

Maurine Beillard : Attends, reviens à "pratiquer" encore une fois quand même. Enfin, ou... Non, toi tu dis pratiquer en fait, tu dis pratiquer.

Jean-Philippe Martinez : Moi je dis pratiquer dans une zone, mais non, OK. Ouais, OK, moi c'est pratiquer. Et même du gratuit. J'ai un pote là qui est... mais oui, il n'est pas censé marcher, non je déconne. Non, non, mais hop. Et ouais, parce qu'il faut avoir... Bah moi j'ai un pote, il s'est lancé dans le coaching. Il a fait une école de coaching et il a fait que du gratuit au départ. Il me dit "J'ai fait 40-50 coachings gratuits". Mais après, le bouche-à-oreille a fait qu'il est passé de 40 à 100 euros.

Maurine Beillard : Comment tu l'as dit ? "Non, je fais payer" ?

Jean-Philippe Martinez : Ouais. Mais il avait la compétence en plus. Tu vois, il avait la compétence. Voilà, et ben lui, ça marche. Alors je ne dis pas qu'il faut le faire autant. Bon, lui en plus, il n'est pas convaincu. Le problème, c'est que vous pétez le marché aussi en faisant ça. Il faut quand même être conscient. Moi, j'ai des clients comme ça qui veulent tirer leurs prix vers le bas, ce genre de chose. Et je me bats contre ça en disant "Mais de un, vous vous faites du mal à vous, mais de deux, vous faites du mal à toutes les personnes du marché". Parce que plus vous allez faire ça, et plus les gens vont avoir l'impression que "Ah ben si je peux avoir une séance à 30 balles, pourquoi je vais aller payer celle à 80 ?"

Maurine Beillard : Alors tu as raison, sauf que pour moi, c'est pour se lancer, hein. C'est pour amorcer la pompe.

Jean-Philippe Martinez : Oui, oui, pour amorcer la pompe, pour amorcer la pompe. Après, il y a des gens qui cassent le marché. Mais franchement, bien sûr, dans un premier temps, il te pique les marchés, mais moi je vois les personnes qui trouvent que 80 euros, c'est cher, et je comprends tout à fait, il n'y a aucun problème. Mais je leur dis "Bah regardez, à Béziers, il y a quelqu'un qui fait du 30 euros", mais ils n'y vont pas.

Maurine Beillard : Ouais, et ouais, mais ils n'y vont pas. Non, mais ils n'y vont pas avec le tatoueur non plus.

Jean-Philippe Martinez : Ouais, c'est ça. Donc au final, les gens... Ouais, c'est ça, exactement. Donc au final, je crois qu'au final, les gens... Il faut quand même bien faire le lien entre effectivement la compétence et ça. Et moi, effectivement, j'ai commencé à 50 euros, et maintenant je suis à 80, et je ne Jean-Philippe Martinez : Je m'interdis pas de monter encore. Je n'ai aucun tabou vis-à-vis de ça à partir du moment où moi je pense que ce que j'apporte correspond à la valeur. Bien sûr, je n'ai aucune limite.

Maurine Beillard : Et à l'entreprise, pourquoi tu n'as aucune limite ?

Jean-Philippe Martinez : Alors là, par contre, ce sont des budgets qui n'ont rien à voir. Et là, eh bien, il n'y a aucune limite. Je sais ce que je vaux là, et c'est encore pire.

Donc voilà, donc deuxième conseil : pratiquez, pratiquez, pratiquez. Et donc, dans un premier temps, s'il faut faire des efforts financiers, faites-le. Mais même contre le conseil, il m'est arrivé de faire des tarifs, même quand j'ai... pour rentrer, pour rentrer dans une boîte et faire un prix un petit peu plus bas pour rentrer, en me disant "j'ai une carte de visite".

J'étais dans la Station F, tiens, on va redire la Station F pour dire... Pourtant j'étais bien installé. Le directeur m'appelle et me dit : "Je lis votre blog, ça serait bien que vous accompagniez des personnes qu'on inclut. Parce que quand on a fait la Station F et qu'on veut créer une startup, quel que soit même qu'on a 50 ans ou quoi, on peut entrer dans l'incubateur. Est-ce que ça serait bien qu'on se voit ?"

Donc déjà, tu vois un petit peu le nombrilisme. Il était persuadé que j'habitais à Paris. Là, tu vois un petit peu... "Ah, tu as un blog sur la Station F, t'es obligé..." Tu vois ? Non, alors bon. Déjà, donc voilà, il me dit : "On peut se voir ?" Tu parles, on peut se voir quand tu veux ! Bon allez, tu m'étonnes. Tu vas faire quoi ? Ouais, ouais, tu fais semblant avec ton agenda. Donc ok, tu vas à Paris, et cetera.

Bon, j'ai été payé, je ne sais plus, mais bien payé. Enfin non, même pas, mais j'aurais pu le faire gratuit. Tu comprends ? Dire que là, pour dire après "j'interviens sur la Station F", vraiment, je peux faire du gratuit parce qu'après ça t'ouvre toutes les portes. Donc il faut savoir être capable de faire des compromis, quoi. Parce que le retour sur investissement après... Bon là, je n'ai pas eu besoin de le faire, mais dans ma tête, j'aurais pu le faire. Il n'y a aucun problème.

Donc euh, alors si Monsieur le Directeur de la Station F écoute ce podcast, s'il vous plaît, continuez à payer vos intervenants ! C'est essentiel. Il a changé, il a changé. C'est ça que je ne veux pas en parler. Maintenant, il a créé une boîte, et cetera, il est sur Lyon. Donc c'est bon, la prescription.

Maurine Beillard : Ah bah, tous les directeurs et directrices vont se la jouer influenceur après.

Jean-Philippe Martinez : Non, non, mais euh, c'est gratuit pour... Comme ça, vous pourrez utiliser l'influence derrière.

Maurine Beillard : Ouais, c'est ça, c'est sûr. Ça reste entre nous. Est-ce que tu aurais un dernier message, une dernière chose que tu aurais envie de partager à ceux et celles qui nous écoutent aujourd'hui dans cet épisode ? Ou un message au monde ? Oh carrément ! Oh, une dédicace pour ta mère, hein, ce que tu veux !

Jean-Philippe Martinez : C'est simple. Merci maman ! Merci à ma femme, sans qui je ne serais pas là, mon enfant. Ouais, c'est comme au César.

Ah non, non. Ben non, tu vois. Non, j'ai parlé de... Être un pitbull, je dirais. Même parce que ça me parle, tu vois. Forcément, tu te dis bien... Mais effectivement, en tout cas, il faut être un pitbull quand même. Je pense qu'il faut vraiment avoir une certaine hargne parce qu'il y a la concurrence, parce que tu te prends des... Des fois, tu ne fais pas du bon travail, quelquefois t'en fais du bon, et donc tu... Donc ouais, donc je crois que si on embrasse ce métier-là du conseil, du coaching, du développement personnel, je pense qu'il faut quand même être un petit peu armé et avoir les épaules.

La communication est accompagnée par des personnes comme toi. Effectivement, ils connaissent le métier. Moi, je sais que voilà, j'ai fait attention à choisir quelqu'un pour le site internet qui soit vraiment compétent. Donc ça nécessite vraiment de mettre l'argent. Pour le coup, autant je pouvais être à 80 euros près pour des timbres, et mais ce n'est pas tout ça, c'est aussi aller le voir. Mais à la limite, quelquefois je peux faire, être...

Jean-Philippe Martinez : Je suis près de mes sous, mais là il y a des budgets sur lesquels on ne peut pas avoir la compétence si on ne met pas l'argent. Donc voilà, les consultants qui nous accompagnent, ton expertise a de la valeur.

Maurine Beillard : Par curiosité, lors de ton lancement, as-tu été accompagné par des spécialistes en consulting en marketing ?

Jean-Philippe Martinez : Non, j'étais accompagné, mais c'était vraiment sur la partie pub. J'étais accompagné sur la partie...

Maurine Beillard : Et en termes de site internet, tu as dû être accompagné ou tu l'as fait toi-même ?

Jean-Philippe Martinez : Même pas, non. Enfin moi, tu sais, je suis lent. C'est simple, hein, c'est pub, landing page, plouf, possibilité de laisser tes coordonnées facilement. Voilà, ouais.

Maurine Beillard : Oui, bon, en même temps tu accompagnes des startups. J'imagine que tu n'es pas arrivé comme ça avec la fleur au fusil. Enfin, tu travailles dans le secteur en fait, donc...

Jean-Philippe Martinez : Voilà, c'est ça. Ouais, ouais, tu connais le... Voilà, tu connais le système, la façon dont on communique aussi. Donc par contre, sur internet, je n'ai pas les codes, je n'ai pas les formules, les couleurs, le graphisme, tout ça. Enfin, pareil sur mes plaques, je fais appel à quelqu'un. Je ne fais pas... quand je veux modifier, eh bien je fais appel à un pro. Tu vois, je voulais modifier et ben je... Mais j'ai dit ça va très bien, mais en tout cas...

Maurine Beillard : Oui, mais si tu n'es pas créatif, si tu n'es pas créative, eh bien je trouve que tu vas bricoler. En tout cas, moi je l'ai fait sur Canva, puis quand j'ai fait appel à un expert, j'ai vu ça... Pour que les autres... Ah ouais, non mais il y a un monde, quoi, tu vois. J'ai fait mon site internet avec Wix, j'ai fait une chimère de PlayStation. Du coup, j'ai vu le retour de l'expert avec les couleurs qui n'avaient rien à voir, et cetera. Enfin bon, ouais, quand c'est toi qui le fais, tu te dis oui...

Jean-Philippe Martinez : Voilà, ouais, bien sûr.

Maurine Beillard : Moi, je dirais, j'en profite du coup pour laisser encore un petit flash info par rapport au graphisme. En fait, ça permet, tout ce qui est création de sites web pro, création de contenus pro, ça permet vraiment de vous positionner, d'avoir cette posture d'expert. Et à la fois, attention aux étapes quand on se lance, parce que tout faire à la fois, ce n'est pas forcément évident.

Et en fait, ce n'est pas parce que vous avez une image super professionnelle que si vos messages ne sont pas clairs, si vous ne savez pas exactement à qui vous parlez, de quoi vous parlez... Enfin, on peut avoir le plus beau site internet du monde, s'il n'y a personne qui vient dessus, s'il n'y a pas de trafic, si vous n'avez pas une promesse évidente qui permet de venir acheter vos services à vous, parce que c'est vous et parce que vous avez une expertise particulière, eh bien en fait, voilà, ce n'est pas la priorité en tout cas.

Moi, je mettrais ça en étape 2. Tout simplement, la partie construction de l'image après avoir bien identifié qui est-ce que je suis en capacité d'accompagner, à résoudre quelles problématiques concrètes, et ensuite venir pimper tout ça. Ouais, plutôt dans cet ordre-là, quoi. Ça te parle ?

Jean-Philippe Martinez : Oui, oui, ça me parle. Non, mais tout à fait. Mais de toute façon, c'est un petit peu ce que j'ai fait au départ. J'étais vraiment, même si j'étais large, j'étais d'abord effectivement sur la thématique, et donc une entrée problématique. Puis après, dans un deuxième temps, je peux me centrer sur moi parce que j'ai beaucoup d'avis aussi. Et puis à un moment ou à un autre, je veux aussi... Dans un premier temps, je veux large parce que j'ai compétence.

Jean-Philippe Martinez : Mais après je veux vraiment que les personnes viennent par rapport à ma personnalité, parce qu'autrement ça n'a pas marché. Et donc ça, ils vont me saouler, ils vont me saouler, moi je vais les saouler, tu vois. Voilà, donc c'est dans les deux sens, tu vois.

Donc là maintenant, je prends un peu plus de temps à me présenter et cetera, pour que les personnes se disent "Oh bah non, sa tête elle ne me revient pas" ou "Le costard-cravate ça ne me plaît pas" ou "Comment il présente l'hypnose, ça ne me parle pas". Et bien ouais, comme ça au moins...

Maurine Beillard : Bien sûr, on boucle la boucle en fait. Parce que du coup ça revient à, eh bien, ta personnalité, ta posture, ce qui fait de toi toi et ce qui fait que les gens vont avoir envie de faire appel à tes services, justement parce que c'est toi et pas quelqu'un d'autre. Parce qu'il n'aura pas cette... Ce n'est pas vraiment une double casquette, mais en tout cas ce côté ultra rationnel, maths, cartésien bourrin.

Jean-Philippe Martinez : Ha ha, peut-être je peux parler d'une erreur. T'as à peine piqué les yeux. C'est pas parce que... Parce qu'effectivement, voilà, les boulettes qu'on peut faire, mais je les assume, j'assume. Parce que moi, je pense vraiment que, comme toi tu le sais voilà, nos défauts, c'est des excès de qualité. Et c'est vraiment ça, il faut l'avoir, il faut l'accepter.

Donc moi j'ai un côté pitbull au niveau commercial. Donc tu me vires par la fenêtre, je reviens trois fois par la fenêtre. S'il faut que je t'appelle 10 fois, je t'appelle 10 fois. Enfin voilà, tu... je te lâche pas. Donc ça c'est très bien, c'est nickel, c'est ce qui a fait que j'ai vendu beaucoup de missions et cetera.

Par contre, quelquefois c'est embêtant parce qu'un pitbull, il lâche même quand il a tort et continue. Voilà, alors exemple : quelquefois, comme j'ai besoin d'agir, je ne peux pas créer mon site internet et attendre que les gens m'appellent, c'est impossible, impossible. Il faut que j'agisse.

Donc j'ai une idée géniale, tu vas mourir de rire. Je vais faire des flyers et je vais les tracter sur les voitures. Donc bon, il faut quand même un retour sur investissement, il faut que j'en distribue le plus possible. Alors je vais aller à Béziers quand il y a un match de rugby, t'as au moins 3000 bagnoles. Allez chérie, j'ai pris ma femme, mon gosse, et claque claque claque, et on a mis sur les bagnoles.

Après je me suis dit "Bon, il faut monter en gamme, faut monter en haut niveau". Ben je vais les faire... Qui est-ce qui a l'argent ? Ceux qui vont au théâtre. Alors je suis allé au théâtre d'Arbonne, au théâtre de Béziers, et pareil là t'as 500 bagnoles. Bon voilà, je savais que ça n'allait pas marcher, tu comprends. Je le sais, je m'en doutais bien que t'achètes pas comme ça de la compétence, mais il fallait que j'agisse, tu vois.

Donc je mets ça sur ton flyer, tu t'en souviens ? Non mais ça... Ah non, mon fils était le flyer. Comme j'aimais maintenant, hein. J'enfile Martinez, il pleut dans les instituts, euh pois, stress tout ça. Le flyer, ah si, qu'avec mon numéro de téléphone, hypnose, PNL, neurosciences. Tu vois, ouais, voilà. Voilà donc ça, ça je vois pas comment ça peut marcher mais voilà, je ne pouvais pas attendre.

Et donc du coup, et ça tu vois, c'est le côté poching mais ce qui fait que moi, je... Tout le temps j'étais un vendeur, moi je disais... Patient... Des vendeuses de confort à main, une vendeuse de confort à main de Darty, elles sont revenues parce que toute ma... C'est ça, c'est ça sert que... Hmm, toute occasion. Et ben voilà, tout, tout, tout, je prenais tout comme un moyen de me vendre. Donc je vais chez Darty pour acheter un ventilo, si je peux caser... Quand je suis monté à un pote, je vais te le caser, ha ha. Donc t'inquiète, je lâche pas. Donc ça c'est très bien, c'est je... Mais quelquefois c'est un revers. Ben revers, quelquefois tu fais des trucs où toi tu dirais "Mais c'est..."

Maurine Beillard : Les satellites. Non mais après, pourquoi pas. Je crois pas qu'il y ait vraiment une stratégie, comme tu vois, la distribution de flyer qui marche ou qui marche pas. Il y en a qui sont plus chronophages peut-être, et après ça dépend aussi du message et de la cible. Je pense que les flyers, distribution de flyer sur les pare-brise, si vous avez une pizzeria c'est pas mal.

Jean-Philippe Martinez : Ah oui, avec une voix spéciale. Voilà, ah ok.

Maurine Beillard : Après il y a des choses qui s'y prêtent d'être moins...

Jean-Philippe Martinez : Non je rigole, mais dans le secteur de l'accompagnement, ça pourrait marcher. Mais je pense qu'il faut une cible très spécifique avec un message très spécifique en fait. Ou un événement ou quelque chose de vraiment ciblé. Et c'est bien, de toute façon, c'est en faisant qu'on se plante.

J'aime bien cette image sur les réseaux qui circule où on voit plein de crayons de couleur et puis il y en a un qui est plus petit et en fait, c'est écrit "C'est facile d'être parfait quand on n'a jamais rien fait". Et donc c'est vraiment ce côté, bah essayez et puis forcément c'est comme ça petit à petit qu'on arrive à trouver ce qui correspond à notre niche.

Maurine Beillard : Ou alors faites-vous accompagner en communication marketing pour avoir des réponses. Et encore, franchement, je blague mais on n'a pas la science infuse non plus. On va juste réfléchir avec vous avec les outils qui sont les nôtres et les connaissances qui sont les nôtres pour essayer de vous amener plus rapidement du point A au point B. C'est comme pour tout.

Jean-Philippe Martinez : Voilà, un mot donc. Bah le mot de la fin, voilà. Ben écoute, en tout cas soit effectivement vous êtes pushing naturellement, soit vous avez besoin d'être poussé. Et je pense qu'effectivement être accompagné, moi j'ai pas mal de personnes effectivement qui auraient besoin, qui n'ont pas cette fibre commerciale. Parce que comme tu le sais, dans le domaine personnel, quelquefois certains ont des réticences vis-à-vis de la vente, réticence vis-à-vis de l'argent. Et dans ce cas-là, la solution, ben c'est de se faire accompagner. Il n'y a pas le choix, ou alors ils vont mourir de faim.

Maurine Beillard : Et réticence au niveau de l'argent, du coup en hypnose, on peut, tu peux intervenir là-dessus ? Parce qu'en fait avec cette casquette justement de "à fond dans les finances", enfin voilà c'est ton domaine d'expertise. Avec cette casquette hypnose, ça t'arrive d'aller travailler là-dessus ?

Jean-Philippe Martinez : Non, je... Alors, je travaille en entreprise auprès des commerçants. Bon, quelquefois, à un moment le commercial il dit "Tiens, j'ai une barrière là, j'arrive pas. J'arrive pas, je suis à 5000 euros, j'arrive pas, comment ça se fait que j'arrive pas ?" Donc quelquefois tu vas aller travailler sur des croyances dans l'hypnose, permettant d'aller plus vite. C'est une chose très basique sur les croyances, mais effectivement, que t'arrives pas à les capter. Mais en trans-hypnotique, on va pouvoir directement aller voir que effectivement, peut-être il y a un blocage qui fait que, ben, papa gagnait 5000 euros et donc toi tu veux pas gagner plus que papa, quoi. Voilà.

Jean-Philippe Martinez : Donc du coup à un moment c'est un blocage qui fait que... Et ça, l'hypnose permet d'y accéder rapidement. Donc voilà, effectivement non, les particuliers qui viennent voir pour ça, non c'est plutôt en entreprise ou en accompagnement qu'on va travailler sur les blocages des dirigeants.

Mais par contre dans le monde de la thérapie, c'est hallucinant les personnes qui effectivement, comme tu dis, vont avoir du mal à bien se faire payer. Il y en a beaucoup qui ont du mal, qui restent à 50€ alors qu'ils pourraient être à 80€. C'est une barrière purement psychologique. Et là, il y a quelque chose qui se joue où certains se disent "Ah ça c'est un truc de fou, il y en a qui meurent de faim". Ils se disent ça parce qu'ils ont l'impression qu'ils volent. Tu vois, ils ne se rendent pas compte...

Maurine Beillard : On n'est pas à l'heure, ouais mais...

Jean-Philippe Martinez : Ouais, mais c'est assez flinguant ça. Donc je sais, t'es étonné de voir ça, avec une notion physiquement négative de l'argent. Avec l'idée que, ben finalement, je fais des séances à 30 ou 40€ pour aider le maximum. Sauf que, ben finalement, peut-être pas le maximum, parce que toi déjà tu crèves la dalle. Et que la limite si tu veux faire du bien, je crée un... capture un petit peu, mais si tu fais du bien tu feras plus de bien si tu gagnes 4000 ou 5000€. Autour de toi, tu pourras redistribuer, plutôt que si tu restes avec tes 1000€.

Maurine Beillard : Alors moi, est-ce que tu peux dire le montant que t'annonces ? Bah 4-5000€ ?

Jean-Philippe Martinez : Pour moi je pars du principe, si tu...

Maurine Beillard : Ça m'intéresse d'avoir ton avis à ce sujet-là, mais je pars du principe que quand on est indépendant, et notamment dans le secteur de l'accompagnement, 3000€ par mois c'est l'équivalent d'un SMIC quand on est salarié en fait.

Jean-Philippe Martinez : Ah oui, il faut être plus.

Maurine Beillard : Oui, non c'est clair que c'est avec les charges et cetera, il faut vraiment être, à mon sens, beaucoup plus. Mais après, chacun a des besoins différents bien sûr. Mais il y a cette barrière de l'argent, elle est vraiment côté... côté aussi vraiment développement personnel. En tout cas sur les hypnos, c'est assez flag. Mais enfin, le coup de "J'aurais être bloqué à 50, je passe pas à 80", comment ça s'est passé ? Alors, toi, ta transition de 50 à 80 justement ?

Jean-Philippe Martinez : Moi, elle n'était pas psychologique. Moi c'était, et ce n'était pas un frein psychologique dans le sens où c'est... bon, avant, moi je pensais que ma clientèle ne suivrait pas. Moi c'était par rapport au marché, moi je n'étais pas bien sûr. Donc je me dis "Purée, on est quand même... l'Aude, on est un département le plus, le plus, le plus pauvre. Hein, mais avant-dernier, juste comme ça. Hein, c'est la misère l'Aude. Hein, très concrètement, le sud...

Maurine Beillard : Mais parce qu'il fait bon vivre dans le sud.

Jean-Philippe Martinez : Voilà, c'est ça. Fait bon vivre, mais bon du coup, voilà, côté rémunération c'est très, très bas. Et je me suis dit "Bon, attends, 50€ au départ c'était juste parce que... Hmm, déjà je n'ai pas eu une panne de légitimité."

Jean-Philippe Martinez : Donc je trouvais que 50€ c'était bien, je vivais bien. Au bout d'un mois, je me rendais compte que 50€ ça allait pas du tout, donc je passais à 60€.

Et puis après je me suis dit que j'étais assez bloqué à 60€, pas mal. Parce que par rapport au marché, je me disais que les gens n'allaient pas suivre. Mais finalement, les gens suivent. Donc voilà, à force je me dis "Mais attends, il y en a qui sont à 80€, et je suis aussi compétent qu'eux". Bon, tant pis, mais ça a pris un petit peu de temps.

Donc je suis passé de 60€, je crois que j'ai fait 50€, 60€, j'ai fait 75€, et tu vois, de 75€ à 80€. Et là je suis bien à 80€, je trouve que là je suis bien. Je suis cohérent par rapport à mon marché, je suis cohérent par rapport à la valeur, je suis cohérent par rapport à la séance qui dure entre 40 minutes et maximum 1h30. Mais au moins c'est plutôt bien. C'est un prix qui me va bien et qui va bien aussi à mes clients.

Maurine Beillard : Oui, bien sûr. Après, c'est investir sur soi.

Jean-Philippe Martinez : Alors, en Bitou, c'est encore un petit peu différent. C'est la mentalité des particuliers qui n'est pas tout à fait la même. Mais investir sur soi, c'est quelque chose d'important aussi.

Moi, je me souviens même en thérapie, au niveau personnel, la fois où j'ai acheté pour la première fois un pack à 1000€. Alors c'était un pack de séances, ce n'était pas une offre, mais en fait c'est le côté de se dire "Bon, je prends en main mon problème et vraiment je vais faire l'effort". Et j'en ai acheté deux chez cette même thérapeute, deux accompagnements intensifs. C'était, je ne sais plus, mais deux consultations à la semaine je crois. Enfin, c'était vraiment intense.

Et mon problème était bien rythmé aussi. Enfin, j'en prenais un peu plein ma tronche donc il était temps d'agir. Et donc à un moment donné, investir sur soi, déjà juste le fait de mettre cet argent pour moi - et je parle de ça il y a quelques années - c'était déjà un premier pas dans la guérison. Quelque part, on n'a pas le droit d'utiliser ce mot, en tout cas dans la sortie de mon problème.

Et je pense que parfois c'est si important de laisser le plaisir à vos clients de pouvoir investir sur eux et s'investir dans leur propre transformation.

Maurine Beillard : Oui, effectivement. Et on le voit dans le tabac. Alors juste le petit clin d'œil, ça me fait mourir de rire quand il y a des personnes qui dépensent... Au moins les personnes qui viennent me voir, elles fument un paquet par jour, donc ça fait 3600€ à l'année. Et quand elles te disent qu'elles ne trouvent pas l'argent pour payer l'arrêt du tabac, donc les 300€ pour l'arrêt de la cigarette...

Jean-Philippe Martinez : Et les 3600€, voilà. Et du coup, moi c'est très bien. Donc de toute façon, l'argent est aussi un moyen, comme tu dis, la personne qui paye a investi pour elle. Et c'est aussi un moyen d'être sûr qu'elle va y aller, parce qu'effectivement, en tout cas moi avec mon énergie...

Jean-Philippe Martinez : Pour moi, on ne change pas avec des fleurs de Bach et des roses. Non, si tu veux changer, il va falloir que tu voies la réalité que tu te caches et ça va douiller. Et donc la personne qui paye va accepter de douiller parce qu'elle a payé. D'occasion jurée, là même je lui ai serré les dents, ça ne va pas être agréable. Comme probabilité je pleure, mais j'ai payé 80€, je veux à la sortie que des changements et rapidement. Ce qui m'intéresse, c'est que je change rapidement, c'est aussi une partie de la promesse. Ce n'est pas "faites dix séances, rien ne changera". Non, non, ça ne m'intéresse pas.

Maurine Beillard : C'est très très intéressant cette notion de s'investir, de s'investir sur soi pour avoir des résultats. Je ne sais pas dans quelle mesure est-ce que tu as déjà eu l'expérience peut-être d'accompagnement d'arrêt du tabac et que tu l'as fait gratuitement et finalement tu n'as pas eu le résultat, enfin la personne n'a pas eu le résultat ?

Jean-Philippe Martinez : Parce que ce n'est pas toi, quoi. Je sais qu'en marketing, c'est ultra valable. C'est un truc de fou, quoi. Moi, à chaque fois que les personnes ne sont pas prêtes à investir dans leur accompagnement, oh, oh, je n'y vais plus. Mais vraiment, avant j'essayais d'aider, j'ai même fait des packs gratuits pour des amis en fait. Il n'y a pas de résultats, enfin vraiment. Ou les gens qui ne s'investissent pas, même les paiements en plusieurs fois maintenant, je commence à freiner. Parce qu'il y a un manque d'investissement, c'est vraiment au sens propre du terme. Et les gens qui lâchent directement la somme totale pour leur accompagnement, eh bien ils remontent les manches et derrière ils y vont quoi. Ils y vont à fond. C'est proportionnel en fait.

Maurine Beillard : C'est ça. Et oui, moi j'ai fait, j'ai fait...

Jean-Philippe Martinez : Ouais, les petites erreurs, c'est de dire au départ... Bah, ce n'est pas une erreur, c'est même le côté humain de dire je vais faire vraiment un tarif vraiment bas. Donc pas gratuit, mais même à 30€ ou 20€, parce que la personne je sens qu'elle a vraiment des difficultés financières, et cetera. Mais en vérité, elle arrête. En vérité, elle arrête.

Maurine Beillard : Elle arrête les séances, tu veux dire ?

Jean-Philippe Martinez : Ouais, elle arrête les séances. Elle arrête les séances malgré que... malgré... Elle arrête les séances. Donc finalement, je me suis dit maintenant, même ceux qui sont à la CMU, ils arrivent à trouver les 50€. Je fais 50€ de compte la CMU, ils arrivent à les trouver les 50€. Ils arrivent à les trouver. Donc je suis certain qu'à 50€, c'est suffisamment élevé pour eux pour qu'ils s'investissent, et pas trop élevé. 80€, c'est trop, ils n'iront pas. Et c'est vraiment là le truc, quoi. Alors, après, il faut toujours qu'il y ait un effort, il faut toujours qu'il y ait une notion d'effort.

Et moi j'ai arrêté effectivement, là du coup la personne qui me dit "J'ai pas l'argent" et cetera, eh bien très bien, mais pour moi la plupart du temps, c'est un manque d'investissement. Parce qu'en vérité, si on va au bout des choses vraiment, cette généralité mais la personne qui vraiment est à 10€ près, elle n'a pas le luxe de s'interroger sur la confiance en soi, la dépression, et cetera. Si la priorité, c'est les pâtes, eh bien... Jean-Philippe Martinez : Quand tu commences à t'interroger sur le bien-être psychologique, c'est que déjà tes besoins premiers de sécurité sont plus ou moins satisfaits. Donc tu peux...

Maurine Beillard : J'adore cette punchline. Je vais en faire une parce que c'est effectivement très juste. Quand on est vraiment sur les besoins primaires basiques, malheureusement ça reste la priorité et souvent on ne se pose pas la question du bien-être psychologique.

Jean-Philippe Martinez : Et dernier petit exemple par rapport à ça, parce que parfois l'argent est juste une excuse que les gens se donnent pour arrêter. C'est une super excuse. J'accompagne une dame qui à un moment était dans la fuite. Pour moi, changer c'est brutal. Je t'envoie le miroir et ça va douiller, c'est très rapide. Notre cerveau fuit tout le temps, on compense par la nourriture, l'alcool, la cocaïne, etc. Mon rôle c'est de dire "Regarde, ça a été brutal". Parfois, la personne dira qu'elle a un problème d'argent. C'est l'excuse qu'elle donne.

Une fois, j'envoie à la personne qui m'a envoyé un SMS disant "Désolé, je ne viens pas, j'ai un problème d'argent", je réponds du style "Bonne chance pour la suite de la vie que vous avez choisie de vivre". C'est très net. Maintenant, tu choisis ce que tu vis. Les problèmes que tu vis, tu les choisis. C'est un peu brutal, mais c'est un peu ça.

Elle a compris le message. Elle l'a mal pris, elle m'a dit "Je vous ai détesté". Elle a montré à ses copines en disant "Rendez-vous compte, j'ai des problèmes d'argent, je suis à découvert et il m'envoie ça, comme si j'avais choisi". Après, elle s'est posée, elle a réfléchi, et puis elle a pris rendez-vous. Elle m'a dit "Monsieur Martinez, je viens. Vous savez, je suis à 100€ de découvert. Entre 100€ et 180€, ça ne va pas changer grand-chose par rapport à mon banquier. De toute façon, je suis à découvert. Par contre, le bien que ça me fait..."

Maurine Beillard : Ouais, derrière...

Jean-Philippe Martinez : Et là, je me suis aperçu que j'étais en train de fuir parce que vous avez levé le lièvre. J'étais en train de dire "Ouais, plus tard, dans 6 mois". Non, non, non, il y a un lièvre, on va le déposer.

Maurine Beillard : Ouais, souvent il est... Cette personne-là, tu l'as vue deux fois ?

Jean-Philippe Martinez : Ouais, je l'ai vue deux fois. Parce que du coup, il y avait quand même un enjeu. Je l'ai vue deux fois et elle a obtenu le résultat de ce qu'elle cherchait.

Maurine Beillard : Ah ouais ? Tu vois, le résultat, ça avait un lien avec ses finances ou pas du coup ?

Jean-Philippe Martinez : Non, pas du tout. C'était juste qu'il y avait une problématique personnelle, un trauma qu'elle ne voulait pas aller voir. Une partie d'elle disait "Vois ça quand tu auras plus d'argent". Dans ce cas-là, l'inconscient a gagné 6 mois comme ça. Elle était dans des schémas où elle choisissait de mauvais hommes, c'était un schéma répétitif. Il y avait un trauma initial, mais il fallait le voir. Comme d'habitude, souvent notre cerveau ne veut pas, il fuit. On le fait tous, on fuit, on ne veut pas, on se ment à soi-même.

Maurine Beillard : Et on se ment à soi-même...

Jean-Philippe Martinez : Et mon rôle, c'est d'aider les personnes à arrêter de se mentir. C'est pour ça que je dis que je ne suis pas là pour être votre ami ou copain. Ce n'est pas mon job. Si tu veux un pote ou des bonnes musiques, ce n'est pas... Je ne dis pas que ça ne marche pas, mais il faut voir d'autres personnes. Moi, je suis là... Ça n'empêche pas que les gens disent que je suis bienveillant, etc. Mais en fait, tous les processus de transformation, par définition, je crois qu'ils sont inconfortables. Donc à un moment donné, si tout se passe super bien, je ne dis pas que ça doit nécessairement mal se passer, mais si c'est confortable tout le long, c'est qu'a priori il n'y a pas trop de transformation.

La personne qui vient et qui arrive en sifflotant et qui n'a pas peur de venir me voir, pour le coup, ça m'embête. Je préfère les personnes qui ont peur parce que ça veut dire qu'elles se disent "Purée, quelque chose va m'échapper", et c'est ce qu'on cherche justement.

Maurine Beillard : Totalement.

Jean-Philippe Martinez : Les personnes qui sont très réfléchies, qui ont fait 24 psychologues avant moi, parce que c'est toujours ça... L'année dernière ou deux ans auparavant, les personnes ont vu deux psy, trois, un psychiatre, ils ont fait le MDR, etc., puis au final, il y a "Pourquoi pas l'hypnose ?". En vérité, ils ont tout... Pourquoi ? Ils sont intelligents, c'est encore le problème. Ils ont tout intellectualisé leur problème.

Maurine Beillard : Je ne sais pas, on a un peu la morale de l'histoire...

Jean-Philippe Martinez : Morale de l'histoire : investissez sur vous, c'est important pour le processus. Lâchez rien dans le processus aussi. En fait, c'est valable pour les particuliers quand on vient s'investir dans sa propre thérapie, mais c'est aussi valable pour les professionnels quand on s'investit bien pour son propre développement.

Maurine Beillard : Ouais, effectivement. De reconnaître quand c'est le moment où c'est de la fuite en fait, ce qu'on met en place.

Jean-Philippe Martinez : Et enlever son ego. Je reviens à toi.

Maurine Beillard : Il faut enlever son ego et reconnaître quand on n'est pas bon en communication. C'est important d'écouter les personnes qu'on paie pour nous aider, même quand on pense être bon dans son domaine.

J'ai personnellement investi dans ma communication récemment. On parlait de zone de confort, et j'ai régulièrement investi dans du consulting en communication et marketing. J'ai déjà investi plusieurs fois entre 3000 et 5000 euros d'accompagnement. Récemment, j'ai franchi un cap en achetant mon premier accompagnement à 8000 euros. C'était un vrai défi, mais je sens que ça me pousse dans ma zone d'inconfort et que ça me fait grandir.

J'espère que dans les prochains mois ou années, investir 8000 euros me paraîtra moins impressionnant. Je pense qu'il y a vraiment une importance à se faire accompagner, même quand on est bon dans sa zone d'expertise. Ça permet de grandir sur des points qu'on ne voit pas soi-même.

Jean-Philippe Martinez : Tout à fait. Pour les choses basiques, l'auto-hypnose peut fonctionner, mais pour des problématiques plus sérieuses comme l'anorexie, la boulimie ou la dépression, il faut quelqu'un d'extérieur qui vous aide à mettre les pieds dans le plat. C'est là où un confrère, même s'il a le même métier que vous, peut être vraiment intéressant.

C'est pour ça que ça vaut le coup d'investir 8000 euros dans quelque chose qui est déjà votre métier. Ce qu'on achète, ce n'est pas tellement la technique ou les outils, mais la matière grise, les cerveaux disponibles qui vont venir confronter et questionner votre business pour vous faire passer au niveau supérieur.

Maurine Beillard : Effectivement, 70% ou 80% de ta clientèle ce sont des femmes. C'est souvent le cas dans notre domaine. Et ça change complètement la façon dont on conçoit un site internet, que ce soit pour les couleurs, la calligraphie, etc. C'est très différent de ce qu'on ferait pour une clientèle masculine.

Jean-Philippe Martinez : Tout à fait. Il faut vraiment que la personne soit experte dans son domaine. Ce n'est pas quelqu'un qui travaille dans le BTP ou la restauration qui peut faire un peu de tout.

Maurine Beillard : Je suis d'accord avec toi sur l'importance de la spécialisation. D'ailleurs, ça m'est déjà arrivé de recruter des collaborateurs pour mon équipe, et deux fois, des copywriters m'ont dit non parce que ma niche était trop spécifique. Ils ne connaissaient pas bien le secteur et pensaient qu'ils ne seraient pas performants. J'ai trouvé ça génial, cette capacité à reconnaître ses limites.

Jean-Philippe Martinez : C'est vrai que dans le secteur de l'accompagnement, par exemple pour la météo intérieure dont on parlait en début d'épisode, on a un vocabulaire spécifique. Tout le monde n'est pas en capacité de le comprendre. Il est donc important que les personnes qui vous accompagnent puissent non seulement comprendre ce langage, mais aussi le retranscrire et faire le pont avec le "monde des Moldus", si je puis dire.

Maurine Beillard : J'adore l'expression "Moldus" ! C'est vrai que c'est juste une question d'initiation, de prendre conscience de la magie de la vie.

Maurine Beillard : Merci beaucoup Jean-Philippe pour cet échange. On peut te retrouver sur ton site web hypnosesbienveillantes.fr, sur LinkedIn et sur Facebook, c'est bien ça ?

Jean-Philippe Martinez : Exactement, sur Facebook c'est uniquement professionnel, il n'y a pas de contenu personnel. Et c'est bien "hypnoses" au pluriel.

Maurine Beillard : Super, je mettrai tous les liens autour de cet épisode, que ce soit sur le site internet lesclésdusuccès.fr où il y aura un article dédié à cet épisode, avec tous les liens en bas de l'article et ta fiche. Merci beaucoup pour cet échange !

Jean-Philippe Martinez : Ravi, et bonne chance à ta communauté et à ceux qui nous ont écoutés.

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