[LCS 16] Les Secrets de Résilience d'une Danseuse Classique devenue Coach

Découvrez les Secrets de Résilience d'une Danseuse Etoile devenue Coach

Introduction

Bienvenue dans cet article passionnant issu de mon podcast "Les Clés du Succès". Aujourd'hui, j'ai eu le privilège d'interviewer Isabelle Legueurlier, une femme remarquable dont le parcours inspirant nous emmène des scènes de l'Opéra de Paris aux salles de coaching en passant par les planches du théâtre.


Isabelle, ancienne danseuse classique devenue coach en résilience et accompagnement, partage avec nous son histoire unique, ses défis, et les précieuses leçons qu'elle a tirées de son parcours atypique. Son interview est une véritable mine d'or pour tous ceux qui cherchent à développer leur résilience, à embrasser le changement et à trouver leur propre voie vers le succès.


Dans cet article, nous allons explorer les moments clés de la carrière d'Isabelle, découvrir comment elle a transformé les obstacles en opportunités, et comprendre les techniques qu'elle utilise aujourd'hui pour aider les autres à atteindre leur plein potentiel. Préparez-vous à être inspiré, motivé et équipé pour votre propre voyage vers le succès !


Un Voyage de la Danse Classique à l'Accompagnement

L'Éveil de la Passion pour la Danse Classique

L'Art du Classique

La danse classique a été la passion d'Isabelle Legueurlier dès son plus jeune âge, l'attirant par son élégance raffinée et sa discipline rigoureuse. Comme elle le partage : "J'ai fait mes études à l'Opéra de Paris". C'est dans cette institution prestigieuse qu'elle a véritablement saisi l'ampleur de la rigueur et du dévouement nécessaires pour exceller dans cet art exigeant. Chaque jour passé à l'Opéra de Paris renforçait sa compréhension de la précision technique et de l'expression artistique requises pour devenir une danseuse accomplie.


Les Défis du Monde de la Danse

La danse classique exige une perfection absolue dans chaque mouvement, une discipline qui a profondément façonné la persévérance d'Isabelle. Elle illustre cette quête incessante d'excellence par une anecdote révélatrice : "En tant que danseuse, on commence par faire des tours sur pointe... Une fois que tu maîtrises trois tours, tu t'efforces d'en réaliser quatre. Puis cinq, et ainsi de suite." Cette progression constante, cette volonté de repousser ses limites, est devenue pour Isabelle bien plus qu'une simple technique de danse - c'est une philosophie de vie, une leçon inestimable qui guide chacune de ses actions, tant dans sa carrière que dans sa vie personnelle.


La Transition vers le Monde du Théâtre

La Résilience Face aux Épreuves

Un tournant inattendu dans la carrière d'Isabelle Legueurlier s'est produit suite à un accident de cheville, mais cette épreuve n'a fait que renforcer sa détermination. Avec une résilience remarquable, elle a transformé cet obstacle en opportunité. "J'ai rebondi, et j'ai rebondi encore et encore," partage-t-elle, illustrant sa capacité à surmonter l'adversité. Cette force mentale, forgée par des années de discipline en danse classique, est devenue le pilier de sa réussite face aux nombreux défis qui ont parsemé son parcours professionnel. Sa capacité à se réinventer et à persévérer malgré les revers s'est révélée être un atout inestimable, non seulement dans sa carrière artistique, mais aussi dans sa transition vers le coaching et l'accompagnement.


Du Ballet au Théâtre

Le théâtre est devenu un nouveau terrain d'exploration fascinant pour Isabelle Legueurlier, ouvrant la porte à un monde de possibilités artistiques inexplorées. "Je me suis dit : 'Ah tiens, c'est marrant, j'aimerais bien aller vers d'autres formes d'art'", se remémore-t-elle avec enthousiasme. Cette curiosité insatiable l'a conduite à s'immerger dans l'univers théâtral, où elle a découvert non seulement une nouvelle forme d'expression, mais aussi une plateforme inattendue pour partager ses connaissances et son expérience. C'est sur les planches qu'Isabelle a commencé à guider et accompagner ses pairs, révélant ainsi sa véritable vocation pour le coaching. Cette transition naturelle du ballet au théâtre, puis au coaching, illustre parfaitement la capacité d'Isabelle à s'adapter et à évoluer, transformant chaque nouvelle expérience en une opportunité d'épanouissement personnel et professionnel.

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Les Clés de la Résilience et de l'Accompagnement

Comprendre et Utiliser ses Échecs

Les Échecs comme Tremplins vers le Succès

Pour Isabelle Legueurlier, chaque revers est une pierre à l'édifice de sa réussite. "Il n'y a rien qui m'abat", affirme-t-elle avec conviction. Cette philosophie lui a permis de métamorphoser les obstacles en catalyseurs de croissance personnelle et professionnelle. En embrassant chaque échec comme une leçon précieuse, Isabelle a développé une résilience exceptionnelle qui nourrit sa capacité à innover et à progresser constamment dans sa carrière d'accompagnante.


La Résilience : Un Superpouvoir dans l'Accompagnement

La capacité d'Isabelle à rebondir face à l'adversité est remarquable. Elle confie : "J'ai une capacité de résilience qui est très très importante." Cette force intérieure n'est pas seulement un atout personnel, mais devient un outil puissant dans son travail d'accompagnement. En effet, sa résilience lui permet non seulement de surmonter ses propres défis, mais aussi d'inspirer et de guider ses clients à travers leurs moments difficiles, créant ainsi un cercle vertueux de croissance et de dépassement de soi dans le monde exigeant de l'accompagnement professionnel.


Devenir un Accompagnant Exemplaire

L'Importance de l'Exemplarité

Être un accompagnant exemplaire exige une cohérence totale entre ses paroles et ses actes. Isabelle Legueurlier met l'accent sur cette exemplarité comme pierre angulaire de sa méthode. Elle s'efforce constamment d'incarner dans sa vie quotidienne les valeurs et les principes qu'elle enseigne à ses clients. Cette approche authentique renforce non seulement sa crédibilité, mais inspire également ses clients à adopter pleinement les changements qu'ils souhaitent voir dans leur vie. Pour Isabelle, l'accompagnement n'est pas qu'une profession, c'est un mode de vie qui nécessite un engagement personnel profond et une remise en question permanente.


Se Former et Évoluer Continuellement

Isabelle Legueurlier incarne l'apprentissage continu et l'évolution professionnelle. Son parcours de formation en PNL est un témoignage éloquent de cette quête incessante de connaissances : ce qui devait être une brève initiation de 3 jours s'est transformé en un voyage d'apprentissage approfondi de 3 ans. Cette soif insatiable de savoir et cette détermination à se perfectionner sans relâche sont, à ses yeux, les piliers fondamentaux pour maintenir sa pertinence et son efficacité dans le domaine exigeant de l'accompagnement. Isabelle considère que cette approche d'amélioration constante est non seulement bénéfique pour elle-même, mais aussi essentielle pour offrir un accompagnement de qualité supérieure à ses clients, leur permettant ainsi de bénéficier des techniques et des connaissances les plus actuelles et les plus efficaces.


Techniques et Stratégies d'Accompagnement

Les Outils de l'Accompagnement

La Programmation Neurolinguistique et l'Ennéagramme : Des Outils Puissants pour l'Accompagnement

Dans mon approche d'accompagnement, j'utilise principalement deux outils qui se sont révélés particulièrement efficaces : la Programmation Neurolinguistique (PNL) et l'Ennéagramme. Ces techniques offrent une perspective unique sur la psychologie humaine et les modes de fonctionnement individuels. Isabelle partage son enthousiasme à ce sujet : "Avec ces outils, c'est juste un monde fabuleux qui s'ouvre à nous." En effet, la PNL nous permet de comprendre et de modifier les schémas de pensée et de comportement, tandis que l'Ennéagramme offre une carte détaillée de la personnalité. Ensemble, ces outils forment une base solide pour un accompagnement personnalisé et efficace, me permettant de guider mes clients vers une meilleure compréhension d'eux-mêmes et des changements durables.


Adapter les Techniques aux Individus

Chaque individu est unique, avec ses propres expériences, personnalité et besoins spécifiques. Par conséquent, les techniques d'accompagnement doivent être soigneusement adaptées pour être véritablement efficaces. Comme l'explique Isabelle avec perspicacité : "Il y a des approches qui fonctionnent remarquablement bien avec une personne, mais qui peuvent s'avérer moins pertinentes pour une autre." Cette observation souligne l'importance cruciale de la flexibilité et de la personnalisation dans le processus d'accompagnement, afin de garantir des résultats optimaux pour chaque client.


L'Importance de la Supervision

Se Faire Accompagner en Tant qu'Accompagnant

La supervision est un pilier fondamental pour maintenir l'intégrité professionnelle et l'efficacité dans l'accompagnement. Isabelle partage son expérience personnelle : "J'ai été supervisée pendant de nombreuses années, et je continue à l'être régulièrement". Cette pratique lui permet non seulement de rester objective et efficace dans son rôle, mais aussi d'affiner continuellement ses compétences et sa perspective en tant que coach.


Naviguer dans les Eaux Émotionnelles : L'Art du Détachement

L'accompagnement implique souvent une immersion dans les défis émotionnels des clients, ce qui peut être particulièrement éprouvant. Isabelle souligne avec perspicacité : "On est constamment confronté à la douleur de l'autre, et inévitablement, ça vient réveiller nos propres vulnérabilités et expériences douloureuses." La supervision joue un rôle crucial dans ce contexte, offrant un espace sécurisé pour explorer et gérer ces résonances émotionnelles. Elle permet à Isabelle de développer une forme de "détachement bienveillant", maintenant ainsi un équilibre délicat entre empathie et objectivité professionnelle.


Vers un Avenir d'Apprentissage et de Croissance

Continuer à Apprendre et à S'améliorer

Continuer à Apprendre et à S'améliorer

Isabelle Legueurlier incarne l'esprit d'une éternelle apprenante, toujours en quête de nouveaux horizons. "Qu'est-ce que je vais bien pouvoir explorer de plus, perfectionner davantage ?", s'interroge-t-elle constamment. Cette soif insatiable de connaissances n'est pas simplement une habitude, mais le carburant qui alimente son évolution professionnelle et personnelle. Sa curiosité inextinguible la pousse à repousser ses limites, à découvrir de nouvelles approches et à affiner ses compétences, faisant d'elle une pionnière dans son domaine.


L'Impact Transformateur de l'Accompagnement

Pour Isabelle, la plus grande satisfaction réside dans la métamorphose de ses clients. "C'est incroyable à quel point vous êtes une source d'inspiration", lui confient-ils souvent. Ces témoignages ne sont pas de simples compliments, mais la preuve tangible de l'impact profond de son travail. C'est cette capacité à catalyser le changement positif chez les autres qui donne tout son sens à sa vocation et qui la motive à se surpasser jour après jour.


Cultiver l'Inspiration et Stimuler le Potentiel

L'Art d'Être un Phare dans la Tempête

En tant qu'accompagnante, je m'efforce d'être bien plus qu'une simple guide ; je cherche à être un véritable catalyseur de transformation. "Vous êtes une véritable source d'inspiration", c'est le retour que je reçois fréquemment, et ces mots résonnent comme une validation de ma mission. Mon objectif est de créer un environnement où chaque individu peut découvrir et libérer son potentiel inexploité, transformant les obstacles en tremplins vers le succès.


Laisser un Héritage de Résilience

Mon ambition est de créer un héritage durable de résilience et de détermination. À l'instar d'Isabelle, je souhaite profondément que mes clients développent une force intérieure inébranlable, leur permettant de faire face à n'importe quelle adversité avec confiance et courage. Mon objectif est de les guider vers la découverte de leurs propres ressources intérieures, afin qu'ils puissent non seulement surmonter les obstacles, mais aussi s'épanouir face aux défis, transformant chaque difficulté en une opportunité de croissance personnelle et professionnelle.

Conclusion

En suivant le parcours d'Isabelle Legueurlier, j'ai appris que la résilience et l'apprentissage continu sont les clés du succès. Que vous soyez danseur, comédien ou accompagnant, ces leçons sont universelles et peuvent transformer votre vie. J'espère que cet article vous a inspiré à embrasser vos échecs, à apprendre constamment, et à guider les autres avec empathie et exemplarité. N'oubliez jamais que chaque défi est une opportunité de grandir et de devenir une meilleure version de vous-même.


Pour plus de conseils et d'inspiration, écoutez l'épisode complet du podcast "Les Clés du Succès" avec Isabelle Legueurlier. Rejoignez notre communauté et partagez vos propres histoires de résilience. Ensemble, nous pouvons créer un monde où chacun a la clé de son propre succès.

Maurine BEILLARD

Entrepreneure multi-passionnée. Spécialiste en communication et marketing depuis 12 ans, passionnée par le développement personnel, l'entrepreneuriat et le business digital. J'aide les indépendants à développer leur visibilité, leur clientèle et leur chiffre d'affaires.

Qui est Isabelle Legueurlier ?

Isabelle Legueurlier

Isabelle Legueurlier est une ancienne danseuse classique de l'Opéra de Paris reconvertie en coach en résilience et accompagnement. Dirigeante de CapRésilience, Experte PNL, PCM, Approche Systémique, Ennéagramme... Sa mission : Vous accompagner pour que vous deveniez la meilleure version de vous même !

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Sous-titres Transcription Interview d'Isabelle Legueurlier

Maurine Beillard : Bienvenue dans les clés du succès, le podcast des indépendants. Je suis Maurine Beillard, spécialiste en communication et marketing depuis 2012, passionnée par le développement personnel, l'entrepreneuriat et le business digital. Chaque mardi, je partage avec vous des témoignages inspirants de professionnels qui ont réussi et des stratégies concrètes pour vous guider dans cet incroyable voyage vers le succès.

Maurine Beillard : Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Les Clés du Succès. On se retrouve aujourd'hui avec mon invitée du jour, Isabelle Legueurlier, qui est coach formatrice dans le secteur de l'accompagnement depuis 20 ans maintenant. Alors pas formatrice depuis 20 ans, mais dans le secteur depuis 20 ans. Elle utilise différents outils : la programmation neurolinguistique, l'approche systémique, l'ennéagramme et d'autres. Bonjour Isabelle, merci d'avoir accepté cette interview aujourd'hui pour nous partager les clés de ton succès.

Isabelle Legueurlier : Merci Maurine, je suis ravie de partager sur cette partie-là.

Maurine Beillard : Isabelle, est-ce que tu peux commencer par nous raconter ton parcours ?

Isabelle Legueurlier : Oui, j'ai une première partie de carrière qui n'a rien à voir avec l'accompagnement, qui est une carrière vraiment très, je dirais presque, enfin égocentrée, qui est très tournée vers soi puisque j'étais danseuse classique. J'ai un parcours de danseuse classique où j'ai eu mon premier contrat payé à 11 ans et demi, et le dernier contrat payé à 37 ans. Donc une carrière internationale.

Isabelle Legueurlier : J'ai fait mes études à l'Opéra de Paris, donc je fais partie des danseuses qui ont été formées vraiment sur le classique pur et dur. Ensuite, je suis partie dans les compagnies internationales Roland Petit, Béjart, je travaillais aussi avec Alvin Ailey, avec Caroline Carlson. Puis j'ai bifurqué vers le jazz, vers le music-hall, vers la télé. J'ai fait énormément de télé après un accident de cheville qui a dû me remettre sur d'autres rails.

Isabelle Legueurlier : Je pense que, voilà, peut-être c'est aussi dans le thème du podcast, j'ai une capacité de résilience qui est très très importante. En fait, il n'y a rien qui m'abat. Souvent je me dis qu'il n'y a rien qui m'abat. J'espère que ça durera encore très longtemps, j'ai décidé d'être centenaire donc voilà. Mais oui, j'ai eu pas mal de moments difficiles dans ce premier métier et puis j'ai rebondi, et j'ai rebondi encore et encore.

Isabelle Legueurlier : Et puis à un moment donné, je suis arrivée dans le théâtre et là je me suis dit : "Ah tiens, c'est marrant, j'aimerais bien aller vers d'autres formes d'art". Je suis allée vers le théâtre et là j'ai commencé à accompagner des gens. En fait, manifestement, j'avais déjà des facilités à guider, mettre en scène et tout ça.

Isabelle Legueurlier : Et puis, c'est à l'intérieur de cet espace-là que j'ai trouvé à un moment donné que je disais quelque chose à un comédien, ça marchait super bien, puis je disais exactement la même chose à un autre comédien, ça ne marchait pas. Et moi, il y a un truc...

Isabelle Legueurlier : Tout ce que je fais doit marcher. La danse classique, je pense que ça doit être une discipline de dingue en fait pour commencer. Une guerrière aussitôt. Et oui, je peux... Je crois qu'en tant que danseuse par exemple, on fait des tours sur pointe. Enfin, le truc il est bête, mais voilà, on fait des tours sur ça de chausson. Et donc une fois que t'en as fait 2, tu vas en faire 3, puis une fois que t'en as fait 3, tu vas en faire 4. Donc la grande majorité des danseuses font entre 3 et 4 tours sur pointe. Moi, je suis arrivée à 7.

Isabelle Legueurlier : Et donc, ma vie c'est toujours pareil, aussi en tant qu'accompagnante. Sauf que tous les ans, je me dis qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de plus, de mieux, d'encore plus techniquement ciblé. Qu'est-ce que je peux apprendre d'autre ? Enfin, j'ai ça qui est chevillé au corps. Je ne sais pas m'arrêter de bouger en permanence à l'intérieur de ce que je sais. Je ne suis jamais... Je suis aujourd'hui satisfaite de ce que je sais faire, contrairement à avant où je n'étais jamais satisfaite. Donc la motivation est différente. Aujourd'hui, je suis pleinement satisfaite, mais du coup, j'ai un vaste monde devant moi d'apprentissage d'autres outils, d'autres personnes à accompagner, à former. Donc voilà, la motivation n'est pas la même, mais le mécanisme est exactement le même.

Maurine Beillard : Intéressant. Et donc du coup, sur cette histoire de théâtre, tu t'es rendu compte que tu formais au théâtre, c'est ça ?

Isabelle Legueurlier : En fait, oui. Très rapidement, on échangeait sur "Tu devrais le faire un peu plus comme ça", "Attends, parce que là ce n'est pas bon", "L'émotion, il faudrait que tu la ressentes comme ça". Donc en fait, je donnais déjà des espèces de tips. Et à un moment donné, les gens m'ont dit : "Mais c'est quand même dingue, à chaque fois que tu nous dis un truc, c'est vachement pratique. En fait, c'est pratique pour nous de reproduire." Donc je dis : "Bon, d'accord."

Isabelle Legueurlier : Puis un jour, j'ai un groupe de comédiens qui m'a dit : "Ce serait bien que tu nous fasses un stage, on a envie de travailler avec toi." OK, allez. Et alors moi, il n'y a rien qui m'arrête. Je ne sais pas faire, mais d'accord. Donc évidemment, je savais faire parce que j'avais moi-même pris des cours, des stages. Donc j'avais un peu une idée de comment on peut monter un stage. Et donc j'ai monté un stage qui s'appelait "Les émotions dans tous leurs états".

Isabelle Legueurlier : Et j'ai cartonné avec ce truc-là. En fait, les gens me disaient : "Mais c'est incroyable, tu sais nous guider pour aller chercher des émotions, tu sais nous faire travailler." Donc voilà. Mais c'est vrai qu'à l'intérieur, il y avait toujours cette idée d'être extrêmement efficace et pratico-pratique, ce que j'ai toujours dans mon enseignement.

Isabelle Legueurlier : Et donc à un moment donné, je me suis dit : "Tiens, c'est bizarre, il y a des trucs qui marchent avec quelqu'un puis qui ne marchent pas avec l'autre." Et donc là, je suis allée voir ma maman qui faisait déjà les techniques de changement, qui était déjà formatrice pour des commerciaux. Elle faisait déjà de la PNL, de l'ennéagramme, tout ça. Et puis elle, on n'en avait jamais parlé, elle n'a jamais essayé de m'embarquer dans son truc. Mais je suis allée la voir en lui disant : "Oui, t'as la PNL là, le truc que t'as fait quand j'étais jeune, est-ce que ça pourrait me servir à quelque chose ?" Et là, elle m'a fait : "Ah bah oui !"

Isabelle Legueurlier : Et donc je suis arrivée pour 3 jours et je suis restée 3 ans la première fois. Donc je dis toujours à mes stagiaires : "Faites gaffe, ça glisse !" On ne peut plus jamais s'en passer. Avec ces outils, c'est juste un monde fabuleux, c'est un monde incroyable. Et on est notre premier client.

Isabelle Legueurlier : C'est super intéressant, quelle que soit la méthode qu'on choisit - que ce soit sophrologie, coaching, formation, massage ou toute activité de bien-être et de s'occuper des autres - on est notre premier client. Je rencontre parfois des gens, de moins en moins heureusement, où je me dis "Mon Dieu, ils ne sont pas la représentation physique de ce qu'ils apportent aux autres". Donc je me suis beaucoup attachée à être dans l'exemplarité de ce que j'apporte aux autres. Je n'y arrive pas tous les jours, je ne suis pas parfaite, heureusement d'ailleurs, sinon ce ne serait pas drôle.

Isabelle Legueurlier : Je trouve que c'est peut-être une des clés du succès. Souvent les gens me disent "C'est incroyable, tu es inspirante, tu incarnes". Je ne le fais même plus exprès, mais je pense que ça fait partie des clés du succès pour être suivi, plébiscité, qu'on recommande mes services. Souvent, quand les gens m'appellent, ils me disent "Oh là là, quelqu'un m'a parlé de vous, il paraît que c'est génial". Je leur réponds alors "Attendez, je peux être géniale avec quelqu'un, pas forcément avec vous, donc on va reprendre les choses au début".

Isabelle Legueurlier : Je pense qu'effectivement, ça fait partie des choses qui caractérisent les gens qui fonctionnent bien. On a mûri le concept à l'intérieur de nous. J'ai modifié mon cerveau, ma façon de me comporter, ma façon de ressentir les choses, ma perception du monde. Dès que j'ai un problème, j'appelle quelqu'un et je retravaille sur moi-même. Se faire accompagner en tant qu'accompagnant, c'est crucial.

Isabelle Legueurlier : Je suis parfois étonnée de voir certains accompagnants qui ne sont pas eux-mêmes accompagnés. Je trouve ça vraiment étrange. J'ai été supervisée pendant de nombreuses années, puis un jour mon superviseur m'a dit "Tu sais, je vais lever le pied". Sur le coup, je lui ai dit "Mais tu ne peux pas faire ça !". Il m'a répondu "Ça va aller, aujourd'hui tu as les clés. Si vraiment tu as un problème, tu m'appelles". Je n'imaginais pas faire toute seule un jour, et encore aujourd'hui, quand j'ai un souci, que ce soit professionnel ou personnel, j'ai des personnes que j'appelle.

Maurine Beillard : Du coup, aujourd'hui, tu supervises aussi, Isabelle. Il me semble que tu as ce rôle de superviseur auprès de certains coachs. Pour ceux qui nous écoutent, cet épisode est particulièrement centré sur la partie professionnelle de l'accompagnement. La supervision, c'est quand un coach, un thérapeute, un professionnel dans le secteur du bien-être a un autre professionnel, généralement son formateur ou une sorte de thérapeute, qui vient l'aider à se débloquer quand il y a des situations où il est en transfert avec ses clients, ou l'aider à débloquer des situations clients. Ça peut aussi être son propre coach ou thérapeute dans sa vie personnelle, c'est ça ?

Isabelle Legueurlier : Oui, exactement. Dans les métiers d'accompagnement, on est confronté à la douleur de l'autre. Ça peut être de toutes petites douleurs, mais aussi de grandes peurs ou des croyances limitantes. Évidemment, on est confronté à la douleur de l'autre et ça vient réveiller nos propres douleurs. On vient rarement à ce métier si on n'est pas déjà un peu une éponge. En général, on a des capacités empathiques, un lien à l'autre qui fait qu'on réceptionne quand même des choses importantes. Le superviseur va donc venir aider à garder la bonne distance.

Isabelle Legueurlier : Il y a aussi toute la partie technique. Selon la technicité dans laquelle vous êtes, moi j'accompagne dans les outils et dans le métier du coaching et dans la formation. Mais un thérapeute va plutôt choisir un superviseur qui accompagne côté technique thérapeutique. Quelqu'un qui est spécialisé en hypnose va choisir un superviseur spécialisé en hypnose. C'est quelqu'un qui va venir apporter son expertise sur les résonances et sur la technique.

Maurine Beillard : Et je rajouterais sur le côté aussi des profils dans ce secteur, et je m'inclus dedans aussi même si je ne suis pas thérapeute, on est des éponges, mais on a aussi souvent notre dose de trauma. On a des choses qu'on a vécues, et du coup, ça peut arriver parfois de réveiller des choses en fonction du client qui est en face et d'être en miroir. Donc on ne vient jamais à ces métiers si on n'a pas eu ses propres expériences, n'est-ce pas ?

Isabelle Legueurlier : Exactement. Donc vive les problèmes ! À chaque fois que vous rencontrez de l'adversité dans votre vie, dites merci, parce qu'en fait, c'est à chaque fois comme ça qu'il y a de gros cadeaux. Non mais en vrai, j'en rigole, mais c'est souvent que j'entends, et qu'on entend même sur ce podcast, des personnes qui disent "En fait, moi, mon déclic, ça a été un burn-out".

Maurine Beillard : Parfois, le déclic vient d'événements difficiles comme le décès d'un proche. Ces expériences, bien que douloureuses, peuvent apporter des cadeaux merveilleux et amener les gens à partager leur parcours de résilience.

Maurine Beillard : Donc, tu es entrée dans ce domaine par le théâtre et la formation, avec une mère déjà dans le secteur. C'est intéressant, ça résonne aussi avec mon histoire. J'ai également des parents dans ce domaine. Mais ta mère ne t'a pas impliquée dès le départ, n'est-ce pas ? Tu connaissais son travail, mais ça ne faisait pas vraiment partie de ta vie ?

Isabelle Legueurlier : En fait, je savais ce qu'elle faisait, mais ça ne m'a pas vraiment arrangée au début. Elle a commencé la PNL et l'ennéagramme quand j'avais 14 ans. J'étais déjà très dynamique à cet âge-là, et je le suis encore à presque 57 ans. Elle était mère célibataire, mon père était présent mais c'est elle qui m'a principalement élevée. Elle était mère au foyer, de cette génération-là.

Isabelle Legueurlier : À l'époque, nous étions en conflit permanent. J'étais très résistante et je ne lui ai pas facilité la tâche. Je dis toujours que j'ai été une adolescente particulièrement difficile. Je faisais tout ce qui pouvait l'embêter : je laissais traîner mes affaires alors que je savais qu'elle détestait ça, je mettais la musique à fond. À l'époque, j'écoutais du philharmonique, de la musique classique, mais aussi du hard rock, alors qu'elle, elle aimait Aznavour.

Isabelle Legueurlier : Et puis un jour, elle a commencé à changer de comportement. J'aime raconter cette histoire parce que je pense que pour les gens qui apprennent des outils d'accompagnement ou qui exercent ces métiers, le plus beau cadeau qu'ils peuvent faire à leurs proches, ce n'est pas d'expliquer que ce qu'ils font est génial, mais d'être l'exemple même de la transformation.

Isabelle Legueurlier : Ma mère a donc commencé à modifier sa façon d'interagir avec moi. Je me souviens être allée la voir au bout de quelques heures en lui demandant pourquoi on ne se disputait plus. Ce n'était pas du tout arrangé, elle venait juste de faire ses trois premiers jours de formation en PNL.

Isabelle Legueurlier : Aujourd'hui encore, quand on se dispute, c'est au niveau Yoda, même pas Jedi. On est sur des niveaux de dispute très élevés. C'est challengeant, mais c'est super intéressant et constructif. Il y a évidemment un grand respect de la vision de l'autre avec tous ces outils, mais ça ne nous empêche pas d'avoir encore beaucoup d'énergie toutes les deux. Elle a 84 ans et elle en a encore sous le pied, sans problème.

Maurine Beillard : C'est génial !

Isabelle Legueurlier : Oui, soyez l'exemple de ce que vous enseignez. C'est aussi une des clés du succès : la congruence, la cohérence entre ce que je partage avec les clients, quelle que soit la méthode, et ce qui transparaît de moi.

Maurine Beillard : J'en parlais encore ce matin avec un client. Le fait d'appliquer soi-même ce qu'on enseigne, c'est tellement plus facile, surtout quand on gère des équipes ou quand on a des clients à qui on donne des conseils. Les professionnels de l'accompagnement doivent s'appliquer à eux-mêmes leurs propres principes, ce qui implique un niveau d'exigence plus élevé. Ce n'est pas tous les jours facile.

Maurine Beillard : Du coup, pour ton parcours, tu as commencé directement par la PNL ?

Isabelle Legueurlier : Oui, j'ai commencé par un combo PNL et ennéagramme en 1998. En 2001, on a fait une première bonne session, et en 2003, on a été certifiés. D'ailleurs, parmi les personnes qui sont aujourd'hui dans mon équipe, il y en a encore deux qui faisaient partie de cette promotion. On continue à travailler ensemble.

Isabelle Legueurlier : On se contacte mutuellement, et si on a besoin de deux coachs, on peut accompagner le dirigeant et ses collaborateurs, donc on se partage les contrats. Aujourd'hui, j'ai une dizaine de personnes à mes côtés, et parmi elles, il y en a deux avec qui j'ai été certifiée en 2003. C'est une belle histoire.

Maurine Beillard : C'est beau, c'est un joli clin d'œil aussi pour ceux et celles qui sont encore en formation. Prendre soin des relations, je pense que c'est aussi une clé du succès, non ?

Isabelle Legueurlier : Oui, parce que je n'ai jamais été seule. Je n'ai jamais pu me dérouter. Tu sais, quand tu es tout seul, tu peux parfois dévier sans t'en rendre compte. Mais quand tu as quelqu'un qui te dit "Qu'est-ce que tu fais là ?", et que tu es toujours en interaction avec des gens aussi compétents que toi qui vont te challenger, comme je les ai challengés, ça nous a tous permis de rester sur une ligne extrêmement éthique et déontologique.

Isabelle Legueurlier : J'aurais pu prendre la grosse tête, partir dans des directions un peu décalées, faire les choses à ma façon. Mais en fait, je suis toujours restée sur des rails extrêmement éthiques, parce que j'avais ces échanges. Je n'étais pas toute seule.

Maurine Beillard : C'est super intéressant comme témoignage. Donc après ta certification en 2003, est-ce que tu as exercé directement ? Est-ce que tu es devenue formatrice tout de suite ? Quelle a été la suite de ton parcours ?

Isabelle Legueurlier : Dès le départ, je me suis dit que tout ce que j'avais appris en 3-4 ans, je ne pouvais pas le garder pour moi. J'avais déjà fait un grand pas dans mon alignement personnel, très important.

Isabelle Legueurlier : Dès le départ, je crois que c'était mon premier salon. J'ai fait un salon en 2004 ou 2005, je pense que c'était en 2004. J'y ai fait de la formation et du coaching. Tout de suite, je me suis dit qu'il fallait que je travaille dans ces métiers-là.

Isabelle Legueurlier : J'aime bien raconter cette anecdote : j'avais mis des affiches il y a 20-21 ans. À l'époque, le coaching était peu connu, contrairement à la formation. J'avais une affiche avec "coaching" écrit dessus, et un homme m'a demandé "C'est quoi le koachin ?". Aujourd'hui, je me dis que j'arrive de loin. Je faisais partie des premières personnes à rendre le coaching plus public, au-delà du sport ou des grandes directions d'entreprise. Je l'ai peut-être rendu plus accessible aux particuliers, car au début, j'accompagnais des comédiens et des particuliers. Je suis entrée dans l'entreprise un peu plus tard, vers 2007-2008.

Maurine Beillard : Donc en 2004, c'était de la formation ?

Isabelle Legueurlier : Oui, mais pas tout de suite pour former des coachs. Mon premier parcours de coaching date de 2006. Au début, je formais aux outils : meilleure communication avec la PNL, mieux se connaître avec l'ennéagramme, lever les freins à ses actions, clarifier ses objectifs. C'est très PNL tout ça.

Isabelle Legueurlier : J'avais déjà en 2004 ce que la loi de 2018 sur la formation préconise : former non pas à des outils mais à des compétences. Je me disais que les outils importaient peu. J'adore la PNL, mais on formait aussi des gens qui aimaient la PNL et voulaient l'apprendre. Mais que ce soit la PNL, l'ennéagramme, ou d'autres approches, on forme d'abord à des compétences, des savoir-faire qui permettent de faire quelque chose.

Maurine Beillard : En marketing aussi, c'est une des recommandations numéro un : ne pas vendre vos outils. On ne vend pas une perceuse, on vend la capacité à faire un trou dans le mur.

Isabelle Legueurlier : Exactement. On ne vend pas la PNL, on vend la possibilité d'apprendre à gérer ses émotions ou de modifier certains comportements. C'est un outil assez incroyable, qui aujourd'hui est soutenu par des apports scientifiques des neurosciences, prouvant ce qu'on n'avait pas réussi à prouver dans les années 70 sur les effets de la PNL sur le cerveau. Il y a donc un engouement assez intéressant pour la PNL, cette méthode qui nous permet de modifier nos croyances, nos projections, nos émotions, nos comportements.

Maurine Beillard : La TCC (Thérapie Comportementale et Cognitive) a aussi beaucoup la cote, non ?

Isabelle Legueurlier : Oui, mais ce n'est pas le même registre. Il y a des outils qui ont plus la cote, comme le yoga par exemple. Mais quand on est professionnel dans ce secteur, quand on veut promouvoir ses services ou des formations, il est fortement recommandé de vendre la compétence qui permet d'obtenir un bénéfice, et pas juste l'outil lui-même.

Isabelle Legueurlier : C'est vrai que mon cursus de coaching, que j'ai commencé à mettre en place vers 2006, était pour moi une évidence. J'allais permettre à des gens d'acquérir la compétence d'accompagner d'autres personnes.

Maurine Beillard : Et comment as-tu commencé à développer ton premier chiffre d'affaires ? C'est intéressant pour nos auditeurs qui sont à différents stades de leur parcours.

Isabelle Legueurlier : À l'époque, les salons marchaient très bien. Aujourd'hui, ça marche un peu moins bien, mais il y a d'autres façons de faire. On peut organiser des webinaires, participer à des conventions d'affaires, des conférences, proposer des matinées gratuites. J'ai toujours été généreuse de mon savoir. Je suis constamment en train de faire une partie offerte pour faire découvrir ce que je fais, comme ce podcast par exemple.

Isabelle Legueurlier : Cette approche me vient peut-être de mon accompagnement des comédiens. Tu peux être le meilleur comédien de la planète, si tu n'es pas visible, tu n'existes pas. C'est pareil pour un coach, un sophrologue, un prof de yoga. N'hésitez pas à vous rendre visible par tous les moyens possibles et imaginables.

Isabelle Legueurlier : J'accompagne aussi des entrepreneurs qui me disent parfois qu'ils ont l'impression que tout a déjà été dit. Mais je leur rappelle que leur voix est unique. Moi, je fais de la PNL depuis 20 ans, c'est un outil qui existe depuis les années 70. On l'améliore régulièrement, mais honnêtement, il n'y a pas eu de changements majeurs. On a des protocoles qui datent des années 70 et qui n'ont pas bougé. Mais la façon dont chacun d'entre nous la porte, l'explique, l'enseigne, l'utilise, ça, c'est unique.

Maurine Beillard : Il y a tellement de gens qui font du coaching. La voix est unique, c'est clair. La façon d'accompagner aussi.

Isabelle Legueurlier : C'est ce qui fait que c'est intéressant d'être congruent et de se faire accompagner soi-même en tant que coach. Quand on a cette expérience de s'être fait accompagner par pas mal de personnes, c'est facile de se rendre compte qu'il y a des personnes avec qui ça résonnait et d'autres non. Ce sont moins les compétences et les techniques, même si elles sont indispensables évidemment, qu'on vend aujourd'hui, mais c'est nous, notre personnalité, notre teinte. Aujourd'hui, avec l'ère de l'intelligence artificielle, c'est plus que jamais le cas. La personne achète vos compétences, oui, mais en fait, elle vous achète vous, elle achète l'accompagnement.

Isabelle Legueurlier : Cette idée fait aussi partie des clés du succès. Je n'ai aucun problème à ne pas être choisie, parce que je crois que les gens me choisissent parce que c'est moi, et les gens ne me choisissent pas parce que c'est moi aussi. À 57 ans, je pense que je ne changerai plus, mais même il y a 20 ans, je crois que j'étais déjà ce que je suis. On s'améliore, bien sûr.

Isabelle Legueurlier : Je peux donner un exemple. Un jour, lors d'une conférence, une personne vient me voir et me dit qu'elle veut absolument que je l'accompagne. Je fais un rendez-vous d'une demi-heure gratuitement avec toutes les personnes qui potentiellement veulent avoir un coach. Ce n'est pas tout à fait pareil pour la formation, mais pour le coaching, je trouve que c'est une relation tellement particulière. On prend rendez-vous, et deux-trois jours avant, elle me rappelle pour me dire qu'elle ne va pas le faire. Pas de problème, c'est son temps. Elle me dit quand même qu'elle aimerait bien me dire pourquoi : elle pense qu'elle va avoir un problème pour passer à l'action et qu'avec moi, elle va être obligée.

Maurine Beillard : C'est vrai que si on veut travailler avec vous, si on vous confie un objectif, il y a 9 chances sur 10 pour qu'on avance.

Isabelle Legueurlier : Exactement. Donc j'ai "raté" cette cliente, mais c'est une question d'énergie aussi, et de capacité au niveau de la niche.

Maurine Beillard : Ça m'est arrivé en tant qu'entrepreneur de rechercher des collaborateurs, des freelances, des personnes pour rejoindre mon équipe. À deux reprises dans mon parcours, j'ai eu des copywriters qui m'ont dit non parce qu'ils ne connaissaient pas bien le secteur de l'accompagnement et de l'entrepreneuriat. Ils m'ont dit qu'ils n'auraient pas suffisamment les compétences. Je trouve qu'il n'y a rien de mieux que ça, c'est vraiment être en capacité de se dire "là c'est oui pour moi, là c'est non pour moi". Je prends aussi cette responsabilité de choisir ses clients. Si on est indépendant, c'est bien de s'offrir ce luxe-là.

Isabelle Legueurlier : Alors moi, ce n'est pas moi qui choisis les clients. Je pense que c'est une clé de mon succès. Même si au départ, je peux avoir des a priori parce que je reste humaine et que je fais comme tout le monde des délits de faciès, je crois que si la personne me choisit, ça veut dire que je suis la bonne personne. Je ne filtre pas du tout, sauf dans le cas où une personne a besoin d'un accompagnement thérapeutique ou psychologique. Là, je vais lui dire que ce n'est pas dans mes capacités parce que ce n'est pas mon métier. Sinon, je ne filtre pas. Je me dis "ma fille, tu vas bosser et tu vas encore améliorer ta capacité à prendre toutes les personnes qui te choisissent". Après, je pose du cadre, je suis très claire avec mon cadre.

Isabelle Legueurlier : Si la personne a besoin d'un coach, je range mon délit de faciès ou ma sensation de "euh". Parce que j'ai eu des contrats où, d'entrée de jeu, en entreprise, tu accompagnes des dirigeants qui débarquent avec tous leurs problèmes. Sur le coup, tu te dis "d'accord, je ne vois pas trop ce que je vais faire avec tout ça". Mais si la personne me choisit, je me dis "ok, je vais accompagner avec ce que je suis profondément et je vais réussir". La personne a vu quelque chose chez moi, je lui fais confiance. C'est aussi une clé du succès. Je rencontre des jeunes coachs qui me disent "je ne veux pas accompagner tout le monde". Ok, vous en avez peut-être les moyens, mais moi pas. Donc j'accompagne les gens qui me choisissent et je continue à faire le travail d'alignement avec ces personnes-là. Souvent, ça me prend une ou deux séances, et au bout de ce temps, je ne vois plus la différence avec un autre client.

Maurine Beillard : J'essaierai de penser à ce conseil la prochaine fois que je dis à quelqu'un que je ne veux pas travailler avec lui. Et après, moi j'ai comme une garantie de résultat contractuelle avec mon client. Du coup, si je sens que ça ne fonctionne pas ou que la personne ne va pas se bouger, je le dis clairement. Il y a des clauses dans ce contrat, ce n'est pas juste "je vous garantis à 100% le résultat et vous ne faites rien". Il y a tout un tas d'actions que les clients doivent mettre en place aussi, donc ils s'engagent aussi. Mais quand je sens que ça ne fonctionne pas, je préfère laisser la place ouverte.

Isabelle Legueurlier : C'est vrai qu'en coaching, pour parler de ma spécificité, j'accompagne la personne. Je ne suis pas sur une attente de résultat même si je veille à ce qu'on avance. Mais le résultat appartient à mon client. Bien sûr, si je vois qu'il n'avance pas, je vais aller le chercher. Je suis dans une obligation de moyens.

Maurine Beillard : Isabelle, est-ce que tu peux nous raconter quelle est ta définition du succès ? C'est une question que je pose systématiquement à mes invités parce qu'on n'a pas tous la même.

Isabelle Legueurlier : En fait, pour moi, le succès, c'est vraiment la première chose qui me fait dire "ok, ça marche". Je suis dans une forme de succès quand j'ai la sensation d'être complètement à ma place. C'est un truc que je trouve irremplaçable. Là, j'ai déjà l'impression de réussir ma vie. Je suis à ma place, je connais mon utilité, je connais ma compétence. C'est presque ce que les sportifs appellent le "flow", tu sais, quand tout s'aligne alors que rien n'était parti pour que ça s'aligne. J'ai dans ma vie tellement de moments où, en formation, on me pose une question et j'ai toujours une réponse, en coaching j'ai toujours une question qui va être puissante. Donc j'ai la sensation à chaque fois d'être exactement au bon endroit.

Isabelle Legueurlier : Pour moi, c'est vraiment mon succès, et c'est un succès que j'ai entre moi et moi. Quand je me regarde dans la glace, je me dis "ah, mais tu as ça !". C'est d'une préciosité incroyable, surtout par rapport à tout ce qu'on entend dans l'accompagnement de gens qui sont à côté de leur vie, qui sont mal, qui font des burn-out. Là, je prépare un webinaire sur le burn-out d'ailleurs. Je mesure ma chance, et pour moi, c'est vraiment mon succès. C'est un succès qui est vraiment un succès de moi à moi.

Isabelle Legueurlier : Après, j'ai une autre dimension, c'est la reconnaissance. Je crois que quelqu'un qui est reconnu par ses pairs, et pas forcément par le grand public, c'est très important.

Isabelle Legueurlier : Et j'ai des gens qui ont des niveaux de compétences et d'expériences similaires aux miennes qui me disent qu'il y a quand même plein de moments où je les impressionne. C'est vraiment un kif pour moi, c'est le cadeau suprême. Parce que ce sont des gens qui ont un niveau de jugement forcément élevé. Donc être reconnu par ses pairs, pour moi, c'est vraiment une notion de succès.

Isabelle Legueurlier : Aussi, quand des personnes qu'on admire recommandent notre travail, c'est génial. Quand un client me dit qu'il a entendu parler de moi par quelqu'un que j'admire moi-même, c'est vraiment gratifiant.

Isabelle Legueurlier : Et puis il y a aussi le côté pratique. Tous les ans, je fais plus de 20% de chiffre d'affaires, donc à un moment je me dis que ça marche. Il y a vraiment ces trois parties dont on parle : le regard sur soi-même, la reconnaissance extérieure, et puis le compte en banque qui suit.

Maurine Beillard : Parce qu'on peut être très bien avec soi-même, se dire qu'on est parfaitement à sa place, que nos pairs sont très admiratifs de ce qu'on fait, mais si on ne peut pas manger à la fin du mois, c'est plus compliqué. Ce n'est pas un succès complet, je dirais.

Isabelle Legueurlier : Peut-être que la définition ultime du succès, c'est d'avoir ces trois paramètres. Bien sûr, ça ne se fait pas du jour au lendemain, ça ne peut pas se faire dès le début d'une activité. Pour ceux qui sont encore en formation, ça va venir. Déjà, si vous avez l'impression d'être à votre place, c'est un super cadeau.

Isabelle Legueurlier : Si vous avez vos professeurs, vos superviseurs qui vous encouragent, c'est important. Moi, j'ai eu un superviseur qui m'a dit à plusieurs reprises : "Isabelle, je crois que tu devrais arrêter avec le syndrome de l'imposteur, vas-y, on est bon." C'est important d'être validé à l'extérieur.

Isabelle Legueurlier : Et encore une fois, pas forcément par le public, parce que dans le public, il y a un niveau de jugement qui est très émotionnel. Soit on aime, soit on adore, soit on déteste. J'ai une pensée pour Norman avec son sketch sur les haters. C'est magnifique quand il dit "Continuez à m'écrire des saloperies, j'en parle dans mon spectacle et je gagne des sous." Donc pour moi, quand le public me complimente, je suis ravie, mais je n'accorde pas trop d'importance aux commentaires du type "Vous êtes jolie, madame". J'accorde énormément d'importance aux compliments de mes clients, mais surtout de mes pairs, parce que je me dis toujours que si eux sont d'accord, alors je suis sur le bon chemin déontologiquement et éthiquement.

Maurine Beillard : Isabelle, pour aller vers la conclusion de cette interview, j'aimerais qu'on s'intéresse à la partie chiffres, tout simplement parce que ça donne souvent des clés concrètes qui peuvent être directement applicables. J'ai été interpellée par cette croissance de 20% par an de chiffre d'affaires. Je connais beaucoup de professionnels dans le secteur de l'accompagnement qui ont effectivement de très beaux succès, de très belles croissances. Mais 2023 n'a pas été le cas pour pas mal de professionnels dans ce secteur, même des professionnels avec de magnifiques succès. Est-ce que tu peux nous raconter comment tu fais ces 20% par an ? Est-ce qu'il y a des leviers, des clés, des choses très précises qui peuvent être appliquées ?

Isabelle Legueurlier : Oui, le levier principal, c'est que je suis partie du postulat que je ne peux pas fidéliser mes clients. Si je fais bien mon job, ils ne reviennent pas. C'est marrant, parce qu'il y a quelques années, quelqu'un m'a dit en me voyant travailler : "C'est quand même hallucinant, tous les ans tu dois aller chercher de nouveaux clients." Donc en fait, je ne m'arrête jamais. Je suis toujours avec cette idée : "OK, dans trois mois, qu'est-ce que je fais ? Comment je relance la machine ? Comment je suis à nouveau visible ? Comment je suis présente ?"

Isabelle Legueurlier : Je ne fais jamais de démarchage direct, je n'appelle personne. Mais je suis présente, autant quand je suis chez moi toute seule à réfléchir. Je me dis toujours : "Tiens, je pourrais faire ça, je pourrais refaire tel salon, je pourrais faire telles conventions, je pourrais contacter untel, il faut que je refasse un article, il faut que je refasse une newsletter." J'ai toujours un document Word ouvert, et dès que j'ai une idée, je la note. Je crée de la visibilité en permanence, même si je n'ai pas le mécanisme de faire un post tous les deux jours.

Isabelle Legueurlier : Mon cerveau est tout le temps en train de me dire : "OK, on est en juin 2024, comment j'augmente en 2025 ?" J'ai des partenaires, je vais dans d'autres organismes de formation. Par exemple, je suis récemment entrée à la CEGOS, alors que ça fait 20 ans que je travaille dans le monde de la formation et je ne les avais jamais contactés. Ils m'ont chassée, ce qui est valorisant. Je travaille aussi avec l'Institut Repère, avec un autre organisme qui s'appelle Habile West, j'ai mes propres clients, je fais des conventions d'affaires.

Isabelle Legueurlier : En fait, je suis tout le temps en train de générer de la relation de travail. J'ai une dizaine de personnes avec qui je travaille, et mon idée c'est de leur apporter du travail avant de leur demander de me coopter. Je fais le truc dans mon sens : j'apporte du travail à ceux que je peux, et à un moment donné, ils vont m'apporter du travail si je peux être utile. Mais ce n'est pas ça que je cherche, je fais travailler les gens parce que chez mes clients, c'est aussi "Ah oui, Isabelle nous a envoyé quelqu'un qui était top." Évidemment, les 10 dont je parle sont triés sur le volet.

Isabelle Legueurlier : Pour moi, ces 20% de croissance, c'est tous les ans. Au mois de janvier, je réfléchis à ce que je peux rajouter pour septembre, et au mois de juin, je réfléchis à ce que je peux rajouter pour janvier. J'ai tout le temps, tout le temps, tout le temps cette idée en tête. Je ne fidélise pas, si je fais bien mon travail, ils ne reviennent pas. Donc comment je continue à être visible aux yeux des anciens et aux yeux des nouveaux, pour que si un ancien a quelqu'un qui lui dit "J'aimerais bien avoir un coach", c'est mon nom qui vienne naturellement ?

Isabelle Legueurlier : Et ça marche, ça marche. Au mois de septembre et au mois de janvier, j'ai des appels entrants. Là, c'est ce que tu parles de 2023. En septembre 2023, j'ai contractualisé dans le même mois 5 contrats de coaching de dirigeants, presque dans les 10 premiers jours, parce qu'on a entendu parler de moi.

Isabelle Legueurlier : L'un disait : "J'ai lu un post, c'est quand même vachement intéressant ce que vous disiez." Un autre : "Ah, mais j'ai fait un webinaire avec vous il y a, oh là, 4 ans je crois, et là voilà, j'ai un collaborateur." Donc vraiment, la visibilité, c'est du long terme.

Isabelle Legueurlier : D'où l'importance aussi de ne pas aller se craquer, enfin bon, d'éviter. Après, ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde de se planter, de faire un mauvais pas, un mauvais post. Mais voilà, il faut faire attention à ne pas s'enfoncer dans le côté obscur de la force, comme on disait tout à l'heure avec Nicolas Bâtard. Sinon, ce qu'on a construit auparavant, c'est perdu.

Isabelle Legueurlier : Après, on déçoit toujours quelqu'un. Il y a toujours un mini fan ou quelqu'un qui va venir dire : "Ah, vraiment, tu me déçois." Et ben, écoute... Moi, je veille énormément à avoir des phrases d'accroche un peu clivantes, un peu bizarres, ce qui est le principe du marketing. Mais par contre, à l'intérieur, je donne du contenu, parce que je crois profondément que le monde est pluriel, et je n'ai pas de positions trop clivantes non plus.

Isabelle Legueurlier : Par exemple, je suis en train d'écrire un bouquin sur le développement personnel, et je dis toujours : "Voilà, l'idée c'est de vous partager mon avis, et je peux comprendre pleinement qu'il y a des gens qui n'en ont rien à faire, voire qui n'en ont absolument pas besoin." Tu vois, à chaque fois, ce n'est pas parce que moi je crois en quelque chose que j'oblige les autres à y croire.

Isabelle Legueurlier : Ça me permet de ne pas avoir trop de personnes qui me disent n'importe quoi ou "Pourquoi tu dis ça ?" Enfin, vraiment, j'ai très peu de gens qui viennent me titiller. Je crois que j'ai eu un seul post qui a fait ce genre de truc où j'avais dit "L'égoïsme est une qualité". J'ai eu quelques personnes qui sont venues me dire que c'était vraiment pas sympa de dire ça. Et qui évidemment n'avaient pas lu mon post jusqu'au bout, parce qu'avec des accroches comme ça, tu peux bien penser que j'avais étayé le propos. Ils étaient restés sur la phrase d'accroche, ils n'avaient pas du tout aimé.

Isabelle Legueurlier : Mais voilà, je trouve que le côté très clivant, je ne suis pas sûre que ce soit très utile. En tout cas, ce n'est vraiment pas pour moi. Donc je veille effectivement à ne jamais parler de religion, jamais de politique. Ça ne serait pas bien en accord avec notre job.

Isabelle Legueurlier : Après, parfois ça peut être un positionnement. Je discutais l'autre jour avec une consœur, spécialiste en marketing et communication depuis des années. En fait, elle est spécialisée dans le marketing auprès des gens qui sont dans la religion. Elle-même est religieuse, je ne sais plus de quelle religion d'ailleurs, je crois que ce n'était pas catholique. Mais en fait, elle est vraiment ultra nichée, et c'est ce qui fait sa force. Les gens vont la voir parce que c'est elle et parce qu'ils sont dans la même religion.

Isabelle Legueurlier : Donc ça, c'est valable pour une religion, mais demain ça peut être pour l'écologie, pour du zéro déchet, pour du végan, pour des choses avec une prise de position forte. Et c'est vrai que moi, je défends l'humanité, l'accompagnement, l'évolution. Alors je peux avoir un côté très recadrant. J'ai une réputation dans mon métier : si tu vas voir Isabelle, tu vas te faire allumer si tu ne bosses pas.

Isabelle Legueurlier : J'allume avec beaucoup de bienveillance, mais c'est vrai que c'est un peu ma réputation. Si la personne me confie un projet et qu'elle n'est pas cohérente avec le projet, je vais lui dire. Si elle a des croyances limitantes qui l'empêchent d'avancer, je vais lui dire. Enfin voilà, il y a tout un mécanisme, mais c'est vrai que je défends plutôt l'humanité et la bienveillance, donc je ne vais pas être extrêmement clivante dans ma communication.

Maurine Beillard : Ok, ok. Ça peut être une prise de position en soi.

Isabelle Legueurlier : Oui, ça dépend. C'est comme en personal branding, c'est toujours cette idée pour les gens qui communiquent : qu'est-ce que je veux que les gens entendent ? Moi, j'adore des humoristes qui sont extrêmement clivants, ils me font hurler de rire. Mais eux-mêmes disent : "Par moments, on s'est fait peur et je sais qu'il y a des gens qui me détestent." Mais moi, ce n'est pas mon truc.

Maurine Beillard : C'est vrai, il faut être à l'aise dans ses baskets quoi qu'il en soit, faire des choix.

Isabelle Legueurlier : Oui, oui, oui.

Maurine Beillard : On a eu quelqu'un dans ce podcast il y a quelques semaines, spécialiste en marketing...

Maurine Beillard : Nous avons récemment reçu une spécialiste en marketing qui expliquait qu'elle utilisait beaucoup d'humour dans ses posts et sa communication. Elle a une communication très vive, même en termes de couleurs, mais c'est sa personnalité authentique. Elle conseille à ses clients de ne pas inventer une personnalité qui n'est pas la leur, de ne pas essayer de mettre de l'humour dans leurs posts s'ils ne sont pas naturellement drôles.

Isabelle Legueurlier : Exactement, c'est une question de choix stratégiques. Une bonne stratégie de communication est alignée avec qui on est réellement. Le personal branding et le positionnement dans la communication, c'est vous en version légèrement caricaturale. On accentue certains traits de caractère pour que les gens puissent vous définir facilement.

Isabelle Legueurlier : Par exemple, quand on décrit quelqu'un, on utilise souvent trois caractéristiques principales. Dans mon cas, je veux que les gens retiennent que si vous venez me voir, vous serez confronté à vous-même et je vous le ferai savoir si vous vous éloignez de vos objectifs.

Isabelle Legueurlier : C'est une clé du succès parce que quand les gens nous rencontrent en vrai, ils ne sont pas déçus. C'est comme sur les sites de rencontres, il ne faut pas mentir sur son profil.

Isabelle Legueurlier : Dans mon travail d'accompagnement pour les entretiens d'embauche, je conseille aux gens de ne rien inventer. Entrer dans un poste qui ne vous correspond pas, c'est comme porter des chaussures trop petites ou trop grandes. C'est important d'être authentique.

Isabelle Legueurlier : Pour moi, une des clés du succès, c'est que je suis à ma place et j'ai l'impression d'être moi-même 90% du temps. Bien sûr, il y a une part que je ne montre pas à mes clients, mais j'ai une grande liberté. Même dans mes supervisions, les gens apprécient ma franchise.

Maurine Beillard : C'est très intéressant. Est-ce que tu aurais un dernier conseil concret ou une erreur que tu aurais faite pendant ton parcours et que tu voudrais partager pour terminer ce podcast ?

Isabelle Legueurlier : Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Je rencontre des gens, particulièrement dans les métiers du bien-être, qui après avoir été salariés pendant longtemps, cherchent à travailler en indépendant mais uniquement dans un centre de bilan ou un organisme de formation. Ils risquent de se limiter. Ma force, c'est que je développe ma propre entreprise tout en travaillant avec d'autres. J'ai un réseau qui fait que si un de mes partenaires ferme, ce sera embêtant, mais je ne me retrouverai pas sans pouvoir nourrir mon fils.

Isabelle Legueurlier : C'est peut-être une des clés aussi : j'ai multiplié les points d'accroche, les points d'ancrage. Certains sont instables, mais je reste toujours extrêmement fidèle aux gens avec qui je travaille. En même temps, je ne peux pas me permettre d'être qu'à un seul endroit. Je suis obligée de me développer à plusieurs endroits et d'avoir toujours trois coups d'avance.

Isabelle Legueurlier : Donc, ne restez pas avec un seul partenaire, un seul binôme ou un seul produit. Dans le marketing, on entend souvent qu'il faut se nicher, avoir une cible précise. Moi, j'ai joué la pluralité.

Maurine Beillard : C'est intéressant, car je conseille souvent à mes clients, surtout quand ils débutent, de se concentrer sur une offre, un produit, une niche. Je leur dis de se focaliser sur un élément, de mettre en place un système pour le vendre, et une fois que ça fonctionne, de passer à autre chose. C'est comme faire décoller un avion à la fois. J'aimerais avoir ton point de vue là-dessus.

IIsabelle Legueurlier : C'est vrai que sur le début de l'activité, j'ai fait focus sur la PNL et l'ennéagramme pour le coaching. Je faisais 3 jours de formation PNL et 3 jours d'ennéagramme. C'étaient des outils de changement pour mieux communiquer et mieux se connaître. Tout le combo était là, et le coaching suivait la même approche. Ça a bien fonctionné, mais c'était différent à l'époque. On parle des années 2000, il y avait moins de concurrence et le coaching était moins connu.

Maurine Beillard : Aujourd'hui, on ne peut plus se vendre avec ces promesses, c'est tellement vu et revu. C'est peut-être plus difficile de se démarquer sur les outils pour communiquer, non ?

Isabelle Legueurlier : Je ne sais pas, parce qu'on a toujours autant de problèmes de communication dans l'entreprise. C'est quand même un truc de dingue. Je ne suis pas sûre qu'on ait déjà fait le job. Je crois qu'on a encore du boulot. C'est très intéressant d'avoir cette place.

Isabelle Legueurlier : Je trouve que la politique est aussi un reflet des individus, tout comme le monde de la santé. Quand tu vois l'Assemblée nationale, tu te dis qu'en termes de communication, on a encore un peu de boulot à faire. C'est un microcosme, mais c'est une représentation du système.

Isabelle Legueurlier : Je pense qu'on peut avoir des niches, mais plus on avance, plus on peut se diversifier. Je dis que je suis diversifiée parce que je peux accompagner tout type de personne, mais je reste dans l'accompagnement coaching et la formation. Je forme, je coach, je ne fais que ça. Mais quelque part, j'ai deux offres.

Maurine Beillard : En fait, fondamentalement, tu ne vas pas proposer de la nutrition ou une remise en forme physique. Ça reste quand même niché, mine de rien.

Isabelle Legueurlier : Oui, mais je reviens sur cet élément que tu viens de dire. C'est aussi ouvrir petit à petit. Bien sûr, quand on voit tous les coachs conférenciers formateurs qui ont du succès, ils ont des offres très larges. Des clients qui se lancent disent souvent : "Regarde un tel, il a une offre hyper large." Mais ce coach a tant d'années d'ancienneté et un réseau de dingue. Si tu fais exactement le même lancement avec les mêmes mots et techniques de communication, il y a de fortes chances que ça fasse un flop, parce qu'il n'y a pas le même historique.

Isabelle Legueurlier : Moi, je dis souvent aux gens que je forme, principalement les coachs, de trouver des clients dans des domaines qu'ils connaissent bien. J'ai commencé dans le théâtre parce que je connaissais très bien les problématiques des comédiens. Je connaissais le moment de panique avant de rentrer en scène, la sensation d'avoir perdu son texte. Je comprenais complètement les problématiques de mémorisation. Je n'apprenais pas aux gens à jouer, mais je leur donnais les moyens de bien faire ce métier.

Isabelle Legueurlier : Puis, un comédien m'a envoyé un premier particulier qui voulait être plus fluide dans la prise de parole en réunion. J'ai fait de la prise de parole, puis celui-là m'a envoyé quelqu'un qui voulait changer de poste. Je l'ai accompagné pour faire des choix et préparer l'argumentaire pour son boss. Finalement, son boss m'a appelé aussi pour un problème. Tu vois, je fais toujours de la formation et du coaching, mais ma grande force, c'est que je n'arrête jamais d'accompagner qu'un type de personne. C'est peut-être là ma pluralité, mais je reste sur un domaine de compétence unique.

Maurine Beillard : Et puis, pas depuis le début. Si j'entends ton parcours, tu t'es bien niché au début. Tu t'es niché sur une cible où tu connaissais particulièrement bien les problèmes. Parfois, on peut dire "sur le théâtre, ok, super", mais ce n'est pas vraiment une niche, c'est trop petit. Mais là, j'ai entendu trois problèmes super douloureux que, si on n'est pas soi-même acteur, on ne peut pas connaître.

Isabelle Legueurlier : Oui, c'est plus compliqué de comprendre cette panique qu'on a juste derrière le rideau. Moi, je la connais parce que j'ai 20 ans, même 25 ans de scène. On a tous flippé avant de rentrer en scène et on s'est tous arrêté quand on est rentré en scène. Donc, quand un comédien me dit "j'ai peur", je ne lui dirai pas "mais non, t'inquiète, ça va se passer". Non, moi je sais qu'il a peur et je sais que pour l'instant son cerveau ne peut pas entendre autre chose que "ouais, t'as peur, ok, bah respire". Je dois l'accompagner pour gérer ce truc-là.

Donc oui, il faut aller vers des clients dont on connaît les problématiques. C'est pareil dans tous les métiers. Je reprends le métier de danseur : les meilleurs profs de danse sont des danseurs qui ont eu des difficultés avec leur corps. Si j'ai eu du mal à comprendre comment je faisais un pas, si j'ai dû bosser énormément avant qu'il soit nickel, alors je sais l'enseigner. Je sais accompagner quelqu'un à trouver dans son corps le chemin.

Je pense que quand on accompagne, quelle que soit la méthode, il faut d'abord aller vers des gens dont on connaît très très bien la problématique. Et du coup, le lien est déjà bon. Par exemple, en sophrologie, quand quelqu'un me dit "j'ai du stress, je n'arrive pas à dormir, mon cerveau boucle", le sophrologue qui a vécu ça va dire "Ah oui, je sais, je connais, mais on s'en sort. Moi, j'ai pris un chemin, je vais pouvoir t'enseigner".

C'est exactement le même chemin qu'on utilise en storytelling. Le storytelling de base, c'est "tout allait bien dans ma vie jusqu'à ce qu'un élément perturbateur vienne mettre le bazar". C'est l'appel à l'aventure. J'ai eu un problème de cheville, et comme j'étais danseuse professionnelle, je devais trouver comment m'en sortir pour ma rémission. J'ai essayé ça, j'ai essayé ça, ça a marché un peu, pas trop, au moyen. Je me suis rendu compte qu'il manquait des choses sur le marché pour répondre à mon problème, à mon besoin. Du coup, j'ai fini par trouver une solution, je l'ai co-construite, je me suis formée, et aujourd'hui j'accompagne les autres pour passer ces étapes-là de façon plus accélérée.

Maurine Beillard : Ouais, c'est parfaitement cohérent.

Isabelle Legueurlier : Ouais, notre histoire fait notre force. Il n'y a pas quelqu'un qui n'aurait pas eu d'histoire et pour qui tout se serait déroulé de façon idyllique, c'est vachement moins intéressant. Ce n'est pas pour ça qu'on partage avec nos clients ce qu'on a vécu, mais je pense que ça nous permet de nous sentir au bon endroit, de comprendre. Moi, aujourd'hui, quand quelqu'un me dit qu'il est au 36e dessous, je n'ai pas de problème. Bah oui, parce que moi aussi j'ai été au 36e dessous, je sais. Et je sais aussi qu'il y a un après, donc aucun souci. On est des chocs, là il faut qu'on soit solide, on doit prouver qu'on peut. Bah, ma boîte s'appelle Cas Présilience, hein, en même temps.

Maurine Beillard : Ouais, c'est vrai. Alors du coup, justement, Isabelle, où est-ce qu'on peut te retrouver, pour ceux et celles qui nous écoutent ? Peut-être nous parler en quelques mots des endroits où on peut te retrouver et comment on peut faire appel à toi, même si je pense qu'on a déjà un bel aperçu.

Isabelle Legueurlier : Bah en fait, j'ai un site internet qui est capresilience.fr. Je suis sur LinkedIn de façon extrêmement présente et je réponds si on me tague sur LinkedIn, si on me tague dans un poste, tout comme si on m'envoie un message privé. Donc déjà entre LinkedIn et le site internet, dans quelques temps il va y avoir un blog, enfin pardon, une page plutôt sur ma tête, parce que j'ai la volonté que Cas Présilience devienne vraiment la représentation du collectif.

Donc voilà, moi peut-être plus pour les particuliers, on est en train de faire un site sur juste mon parcours. Donc on peut taper Isabelle Legueurlier, on va me retrouver sur Google. Il n'y en a qu'une, donc on essaie de ne pas me confondre. Et puis voilà, on trouve mes coordonnées sans aucun problème sur mon LinkedIn comme sur le site. On peut prendre rendez-vous, il y a un Calendly de 15 minutes, c'est pour tout le monde si quelqu'un se pose la question de ce que je pourrais lui apporter. Et ben voilà, on se retrouve soit par téléphone soit par Calendly. Entre mon nom et le nom de la boîte Cas Présilience, c'est les réseaux. Je suis un petit peu sur Facebook aussi, mais c'est vrai que je suis plus sur LinkedIn.

Maurine Beillard : Plus sûr de te récupérer sur LinkedIn. Parfait. Et nous, on mettra aussi les différents liens sur les différents supports suivants si vous êtes sur YouTube, sur le site Les Clés du Succès ou les plateformes d'écoute. Merci beaucoup pour cette interview.

Isabelle Legueurlier : Merci à vous.

Maurine Beillard : Merci à toutes et à tous d'être restés jusqu'à la fin, et je vous dis à mardi prochain pour un prochain épisode. Merci à vous tous.

Isabelle Legueurlier : Merci Maurine.

Maurine Beillard : Vous l'avez compris, il n'existe pas une mais des clés du succès. Chaque parcours est unique, mais les fondations restent les mêmes. Découvrez-les gratuitement sur lesclesdusucces.fr. On se retrouve mardi prochain pour de nouvelles sources d'inspiration. C'était Maurine Beillard sur LCS.

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